ALLAN QUATERMAIN ET LA CITE DE L’OR PERDU
Allan Quatermain and the Lost City of Gold – Etats-Unis – 1986
Support : Bluray et DVD
Acteurs : Richard Chamberlain, Sharon Stone, James Earl Jones, Henry Silva, Cassandra Peterson
Musique : Michael Linn
Durée : 99 minutes
Image : 2.35
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
S-T : Français
Distributeur : ESC
Date de sortie : 22 février 2022
LE PITCH
Les nouvelles aventures d’Allan Quatermain commencent lorsqu’il se lance à la recherche de son frère Robeson, disparu alors qu’il était sur le point de découvrir la mythique Cité de l’Or Perdu. Accompagné de sa belle fiancée Jesse, d’un vieux guerrier et d’un mystique autoproclamé, Quatermain va braver tous les dangers et pire encore pour retrouver la Cité de l’Or Perdu !
Pour une dernière croisade
Rapidement de retour sur les écrans quelques mois à peine après avoir découvert le trésor de Salomon, Allan Quatermain façon Richard Chamberlain et sa nouvelle épouse Sharon Stone, embarquent pour un nouveau voyage africain… mais en classe éco.
Semi-parodie et rip-off de l’incontournable Indiana Jones, Allan Quatermain et les mines du Roi Salomon avait largement profité de l’absence notable de réelle concurrence dans le genre aventureux et avait même permi à la mercantile Cannon et son distributeur MGM de faire quelques rares bénéfices. Mais ce n’est même pas ça qui avait motivé la mise en route d’une suite, mais bien le calcul financier des Golan et Globus qui entendaient bien profiter pour quelques semaines encore des deux acteurs principaux et des superbes paysages naturels du Zimbabwe. Une suite greffée au projet du premier film, au tournage enquillé quelques semaines après la conclusion du précédent et qui donc dû faire avec un budget largement moindre. Vétéran mercenaire J. Lee Thompson étant déjà bien occupé par la mise en boite de La Loi de Murphy et l’autre improbable sous-Indiana Jones avec Chuck Norris, Le Temple d’or (tiens, tiens), il laisse ici la place au téléaste Gary Nelson, dont on se souvient avec tendresse tout de même du délire spatial Le Trou noir et de la comédie générationnelle Freaky Friday, tous deux pour Disney. Lui non plus ne manque pas d’expérience, mais il ne peut certainement pas faire de miracle pour sauver l’entreprise du naufrage déjà bien entamé par un scénario exsangue, se contentant de faire traverser à nos aventuriers quelques décors réelles ou en cartons pattes pendant une bonne heure avant de les faire arriver, comme par magie devant une cité d’or… en plâtre blanc, digne d’un mauvais bis italien.
En suivant le guide, le guide…
En cours de route, le métrage tente bien de multiplier les péripéties et les dangers, mais entre une descente en radeau sur fond verts dégueulasse ou figuré par de pauvres poupées animées, des monstres marionnettes pathétiques, des chauves-souris flap-flap et des tribus africaines couardes et bien crédules, on peine à trouver quoi que ce soit de passionnant là-dedans. Et même si Richard Chamberlain tente encore de faire croire à son aventurier en carton par quelques sourires charmeurs, et que la pauvre Sharon Stone hurle ou s’évanoui constamment face au danger comme une cruche, il parait tout aussi évident que le casting se demande constamment ce qu’il fait là. L’excellent James Earl Jones brandit de temps en temps sa hache géante en compagnon tout en force, Cassandra Paterson, alias Elvira, traverse tristement le cadre en prêtresse mutique et seul Henry Silva trouve un tant soi peu son compte en cruel prêtre sadique et grimaçant. Un film d’aventure assez triste, vide, vaguement ennuyeux avec sa vision colonialiste d’un autre âge et son humour gamin, qui n’hésite pas pourtant à se calquer sur le monumental Indiana Jones et le temple maudit. Un sentiment renforcé d’ailleurs par le doublage français où Richard Darbois reprend le rôle de Quatermain, lui qui justement double Harrison Ford dans les dernières moutures d’Indiana Jones.
Quand a l’excellente partition de Jerry Goldsmith pour le premier film, elle est largement reprise ici, compilé avec des stocks de la bibliothèque sonore de la Cannon et quelques notes de remplissages signées Michael Linn (pourtant seul crédité au générique) dans un gloubi-boulga mal monté et désordonné qui finit d’afficher définitivement le je-m’en-foutisme total de l’entreprise. On appel ça un échec.
Image
Comme pour le premier opus, il n’existe pas à l’heure actuelle de véritable restauration de la copie du film en HD. Identique au master vu à l’étranger, et en particulier aux USA chez Olive Film, celui proposé aujourd’hui par ESC est donc le résultat d’un enchevêtrement de retouches numériques et de filtres sur une source particulièrement datée. Les couleurs semblent souvent bien fanées, le grain passe du floconneux au lissé avec des débuts de pixellisation, les contours manquent de peps et l’ensemble est tout logiquement sans grande profondeur. Pas bien folichon même si on reste un cran au-dessus du vieux DVD déjà vieillot de la MGM.
Son
Les pistes sonores s’en sortent relativement mieux avec des DTS HD Master Audio 2.0 qui assure une bonne stabilité sonore et une clarté relativement confortable. La version originale fait preuve d’un soupçon d’intensité supplémentaire, là où le doublage français, tout aussi caricatural, s’installe avec plus de rondeur mais perd, comme souvent, quelques effets d’arrière-plan en cours de route.
Interactivité
Pas de coffret VHS pour Allan Quatermain et la cité de l’or perdu contrairement au premier film. Ce qui est qualitativement plutôt justifié il faut l’avouer. Un boitier amaray simple avec fourreau donc et un unique supplément vidéo (ce qui est toujours mieux que la galette US) avec l’intervention de Fabien Gardon. Un habitué de Nanarland qui resitue rapidement la production précipitée du film, rappelle l’identité du réalisateur et des acteurs principaux avant de s’efforcer à trouver quelques qualités nostalgiques au spectacle. Mission impossible ou presque…
Liste des bonus
Entretien avec Fabien Gardon, chroniqueur sur Nanarland.com (16’), Bande-annonce d’époque.