ADORABLE GINGER VOL.1
Trashy Lady & Too Naughty To Say No – Etats-Unis – 1985
Support : Bluray & DVD
Genre : Érotique
Réalisateur : Steve Scott, Humphry Knipe, Suze Randall
Acteurs : Ginger Lynn, Harry Reems, Cara Lott, Bunny Bleu, Angel, Lisa De Leeuw, François Papillon, Herschel Savage…
Musique : The Kingfish
Durée : 160 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Editeur : Pulse Vidéo
Date de sortie : 11 juin 2021
LE PITCH
À New York, l’inspecteur Nicholas enquête sur une série de meurtres sans mobile apparent. Les différents assassins prétendent tous avoir agi à la demande de Dieu. Détail étrange : aucun d’eux n’est un expert en armes à feu, et pourtant tous ont fait preuve d’une précision remarquable.
Ses années folles
Après le superbe La Femme objet, symbole de l’âge d’or du porno français, Pulse Vidéo poursuit son exploration de l’âge d’or du X avec un double programme dédié à l’une de ses icônes américaines : la blonde Ginger Lynn.
Apparue dans le milieu au début des années 80, Ginger Lynn Allen (de son nom complet), aura rapidement fait son trou dans l’industrie devenant l’une des actrices les plus plébiscitées par les fans, obtenant sa propre collection de vidéo, le prix de la Best New Starlet en 1985 et sera même la première « Vivid Girl ». Une ascension éclair qui s’achève dès 1986 lorsque l’actrice décide de se diriger avec espoir vers le cinéma, dit, traditionnel, avec une petite participation à Young Guns II puis à une flopée de série B et Z dont la trilogie Vice Academy reste la plus populaire. Elle deviendra surtout connue dans cette période pour sa longue histoire avec Charlie Sheen, ou son incartade avec George Clooney. Si on excepte un retour tardif dans le ciné adulte au début des années 2000 (oui, à 50 ans ! Et avec un nouveau prix à la clef), les performances culminantes de l’athlétique et volontaire Ginger Lynn se seront donc étalés sur trois petites années, celles où justement les productions encore attachées à l’idée d’un cinéma X étaient en train de basculer progressivement mais sûrement vers la vidéo, beaucoup plus économique et rentable.
Certains l’aiment chaud
Disposés dans ce premier volume d’Adorable Ginger, Trashy Lady (Une Femme perverse) et Too Naughty To Say No (Adorables salopes !) font partie en 1985 des derniers résistants, des dernières productions américaines montrant un tant soit peu d’ambition, voir même un certain sens artistique. Le premier fut d’ailleurs tourné dans un coûteux format 35 mm, dans de superbes décors évoquant généreusement les années 20, la prohibition et l’ambiance des vieux films de gangsters. Un sacré casting vient d’ailleurs épauler Ginger Lynn, ici petite donzelle sucrée qui va devoir apprendre à se dévergonder pour plaire au chef, avec plus ou moins toute la crème de l’époque : Harry Reems (Gorge Profonde), Amber Lynn, Cara Lott, Bunny Bleu et Herschel Savage. Sans doute motivés par de jolis costumes et une photo appliquée, l’équipe fait des efforts considérables dans leur jeu, tandis que le réalisateur Steve Scott rend fébrilement hommage aux productions Warner des années 30 entre soirées au palace, visite de la salle de boxe et détours par le bordel. Toujours prompte à jouer la naïve délurée, Ginger Lynn séduit par le second degré avec lequel elle interprète son héroïne un peu naïve, découvrant tout émerveillée toutes les possibilités que son corps peu offrir. Les scènes de sexe proprement dit se montrent par contre curieusement un peu plan-plan, classiques et figées, comme si, plus que jamais, elle n’était qu’un passage obligé dans le tableau.
Chaud lapin
Plus imaginatif et enthousiaste de ce côté-là, le second ne se contente certainement pas de simples rencontres un contre un et d’échanges vite emballés. Tourné manifestement dans les hauteurs discrètes de Los Angeles par un duo formé de Humphry Knipe (Le Venin de l’amour et ses moustiques lubriques) et de la photographe de charme Suze Randall, Too Naughty To Say No se présente comme un détournement décalé et amusé d’Alice au pays des merveilles. On y suit la petite Angel (sublime Girl Next Door idéale) bien sage mais définitivement curieuse qui emboite le pas à sa camarade de classe délurée, Ginger Lynn forcément, de l’autre côté du miroir. L’occasion d’enchaîner les tableaux aussi excitants que joyeusement délirants, allant d’une vente aux enchères avec le gratin de la société américaine (un politique, un évêque, un militaire et un réalisateur, comme dans une vielle blague) qui tourne à la partouze, une arrestation policière au triolisme pas punitif du tout, jusqu’au vilain pervers lubrique qui cours après la donzelle, elle-même peu vêtue, le manteau largement ouvert. Un conte amoral amusant qui sait aussi bien profiter du charme de ses nombreuses actrices (Lisa De Leeuw, Lois Ayres, Jamie Gillis…) que d’une image toujours soignée, colorée et décalée. Une application qui allait rapidement laisser place dans les mois suivants à une image vidéo pauvrette et aux futures compilations de performances à outrances où ne subsiste même plus l’ombre d’un scénario prétexte. On n’est pas que des bêtes !
Image
Produites par Vinegar Syndrome aux USA (les partenaires privilégiés de Pulse Video), les copies HD de ce double programme n’atteignent pas le niveau d’excellence de La Femme Objet mais presque. Le soin apporté à la restauration est immédiatement remarquable avec des cadres particulièrement propres (mêmes si quelques débris persistent), des teintes bien tenues et un grain présent, parfois floconneux, mais toujours cinématographique. Au passage la définition est aux petits oignons, révélant une petite profondeur bienvenue et des pilosités bien développées.
Son
Forcément un peu brutes, les pistes monos anglaise n’en sont pas moins délicatement portées par un DTS HD Master Audio 2.0 net et clair, qui souligne parfois une capture initiale un peu artisanale. Les doublages français d’époque, forcément un peu moins calés et pas toujours au point, s’en sortent assez bien eux aussi avec une clarté assez agréable.
Interactivité
Deux disques occupent le boitier scanavo : d’un côté le DVD et de l’autre le Bluray. Sur les deux le contenu est identique avec la possibilité amusante et nostalgique (mais ça pique les yeux) d’apprécier les métrages en version cryptée, comme quand on se relevait tard le soir espérant découvrir quelques mystères sur la vie en mettant Canal + sans avoir le code adulte.
Les deux films sont aussi accompagnés de commentaires audios, deux même pour Trashy Lady, mais ces derniers n’ont malheureusement pas été sous-titrés. Dommage car ils laissent la parole à quelques membres de l’équipe des films, décrivant quelques souvenirs de tournage, évoquant les réalités du monde du X (ces pauvres messieurs aux érections défaillantes, les perquisitions de la police…) et la fin d’une époque pour ce genre de production un tant soit peu ambitieuse.
Liste des bonus
3 Commentaires audios (VO), Les films en version cryptée.