A L’ABORDAGE
Against All Flags – Etats-Unis – 1952
Support : Blu-ray
Genre : Aventure
Réalisateur : George Sherman
Acteurs : Errol Flynn, Maureen O’Hara, Antony Quinn, Alice Kelley, Mildred Natwick…
Musique : Hans J. Salter
Durée : 83 minutes
Image : 1.37 16/9
Son : Anglais et Français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Éditeur : Eléphant Films
Date de sortie : 28 mai 2024
LE PITCH
Au début du XVIIIe siècle, des pirates de Madagascar menacent le commerce des Indes. Brian Hawke, un officier de la marine anglaise, est missionné pour infiltrer la bande de criminels. Il découvre alors une toute autre facette de ses ennemis, et tombe sous le charme d’une pirate effrontée…
Cœur de pirate
Oh là moussaillons, montez à la vigie, ajustez les canons, l’heure du combat a sonné ! L’équipage est paré, le commandant est à la barre, l’assaut peut commencer et le spectacle se dérouler. A l’abordaaaaage !!!
Le film de pirates est un genre en soi. De l’aigle des mers à Master and Commander, il n’a de cesse de se rappeler à nous au gré des décennies pour le meilleur et pour le pire. Si le genre a fait couler beaucoup de monde (l’ile aux pirates pour Renny Harlin ou Pirates pour Roman Polanski) il a aussi renfloué les caisses de beaucoup (au hasard : la saga des Pirates des caraïbes). Le genre reste cependant pour beaucoup ancré dans le cinéma de papa avec le bondissant Douglas Fairbanks ou le téméraire Errol Flynn. C’est justement ce dernier acteur qui joue l’intrépide héros dans A l’abordage. Le bellâtre doit infiltrer une bande de flibustiers pour le compte de la couronne britannique. Rien de plus facile pour lui s’il ne tombait pas sous le charme vénéneux de la belle Maureen O’Hara et du patibulaire Anthony Quinn. Soyons clair, le casting trois étoiles est l’attrait numéro un du long-métrage. Celui qui s’attend à trouver un film de piraterie en grandes eaux en fera les frais. Le titre vendeur est un tantinet menteur. Seule une séquence peut s’en vanter. Le reste du film consiste à récupérer les plans de l’île afin d’y détruire ses défenses. Pas désastreux en soi, mais roublard comme un pirate.
La planche
C’est le réalisateur George Sherman qui est à la barre (aidé il est vrai par un Douglas Sirk non crédité au générique). Touche à tout, il fait une pause dans les paysages sablonneux de ses westerns pour goûter un peu à l’écume des mers. Le metteur en scène, fidèle à son habitude ne fait pas de vagues. Il se contente d’illustrer consciencieusement mais sans originalité son histoire comme le studio le demande. Il se consacre davantage à filmer ses acteurs en plan serré que ses décors à grands renforts de transparence. La critique est facile mais peut-être pas si justifiée. Si la mise en scène de Sherman semble manquer d’ampleur, c’est justement à cause de son casting qui happe le long-métrage. Il est loin le temps où Errol Flynn voltigeait de mât en mât. L’acteur de Captain Blood, comme tout le monde, vieillit. Les cascades, il a donné ; trop sans doute pour les refaire éternellement. L’acteur en rupture avec la Warner cherche un second souffle salutaire. Si le corps ne suit plus, le charisme opère toujours. Ce n’est pas Maureen O’Hara qui dira le contraire. Sur le point d’exploser avec L’homme tranquille aux cotés de John Wayne, elle fait fondre le cœur de Flynn. On irait jusqu’à dire qu’elle porte la culotte dans son beau costume de velours vert qu’elle semble avoir piqué à Robin des Bois avec le même Errol Flynn vingt ans plus tôt. Le film prend alors ses allures de film d’aventures romantique un brin désuet. Heureusement, ce que les pirates perdent en agilité, ils le gagnent en technicolor grâce à la photo étincelante de Russell Metty, très chaleureuse sur cette copie.
En dehors de l’imagerie de bande dessinée, les fans du genre en auront pour leurs frais. Voilà un film où la flibusterie est statique mais et où les sentiments sont chahutés. Les canons ont clairement manqué leur cible.
Image
S’il y a un point marquant sur cette édition, c’est bien le soin apporté à la restitution du technicolor. Les costumes sont chatoyants et semblent tout droit sortis du magasin. Le piquet lui aussi bénéficie d’un bon upgrade. Les décors en transparence n’en sont que plus kitsch, ce qui renforce le charme visuel du film.
Son
L’éditeur a conservé le 2.0 mono. Le son est rehaussé par son transfert DTS. Sans faire plus d’éclat outre mesure, il est assez solide pour ne pas être parasité par un souffle impétueux pour gâcher le plaisir.
Interactivité
Déjà sortie sur support HD en 2013, l’édition perd sa présentation de Patrick Brion dans la foulée. C’est ici le journaliste Frédéric Mercier qui prend la relève pour contextualiser A l’abordage dans la carrière de ses acteurs et de son metteur en scène. Un supplément qui ne dépasse pas le côté informatif.
Liste des bonus
Le film par Frédéric Mercier (23’), Bande-annonce d’époque (2’).