5 SEPTEMBRE

September 5 – Etats-Unis, Allemagne – 2024
Support : Bluray
Genre : Thriller
Réalisateur : Tim Fehlbaum
Acteurs : Peter Sarsgaard, John Magaro, Ben Chaplin, Leonie Benesch, Zinedine Soualem, Georgina Rich…
Musique : Lorenz Dangel
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby TrueHD 7.1 Anglais, Dolby Audio 5.1 Français, Espagnol, Italien, Japonais.
Sous-titres : Français, anglais, espagnol, danois…
Durée : 94 minutes
Editeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 11 juin 2025
LE PITCH
Le film se déroule lors des Jeux Olympiques de Munich de 1972 où l’équipe de télévision américaine se voit contrainte d’interrompre subitement la diffusion des compétitions, pour couvrir la prise d’otage en direct d’athlètes israéliens. Un évènement suivi à l’époque par environ un milliard de personnes dans le monde entier. Au cœur de l’histoire, l’ambitieux jeune producteur Geoff veut faire ses preuves auprès de Roone Arledge, son patron et légendaire directeur de télévision. Avec sa collègue et interprète allemande Marianne, son mentor Marvin Bader, Geoff va se retrouver confronté aux dilemmes de l’information en continu et de la moralité.
La mort en direct
En 2005, Steven Spielberg faisait de la prise d’otage des Jeux Olympiques de Munich de 1972 le point de départ d’une quête de vengeance destructrice avec Munich. Vingt ans plus tard le suisse Tim Fehlbaum (La Colonie, Hell) en fait le point de mire d’un thriller haletant entièrement vue par l’objectif d’une équipe de journaliste face à l’horreur et l’Histoire.
Ce devait être les Jeux de l’apaisement, de la réparation, de la paix retrouvée pour ce retour dans une Allemagne toujours en voie de rédemption, offrant un mémorial et une place toute particulière à la délégation d’Israël. Tout un symbole. Mais dans la nuit du 5 septembre un groupe terroristes palestiniens prend le village olympique d’assaut et prend en otage les onze athlètes. Les premiers morts tombent au sol, les coups de feu retentissent et seule finalement l’équipe de journaliste sportif de la chaine ABC semblent prendre la mesure de la chose et s’avère assez près des évènements pour en témoigner en direct. Des évènements tragiques et dramatiques qui ne seront perçu à l’écran que par le point de vue de cette équipe de télévision que rien n’avait préparé à aborder des faits d’une telle gravité. Personne d’ailleurs n’étaient prêt, que ce soit la police et l’armée allemande, qui avaient drastiquement réduit la sécurité pour éviter certains mauvais souvenirs et qui va accumuler les mauvaises décisions, où la télévision dans son ensemble qui n’avait jamais assisté live à de tels actes.
Le droit à l’image
Usant que quelques images d’archives, mais surtout reproduisant directement la sécheresse, caméra épaule, montage serré et cadrages fiévreux, d’un documentaire pris sur le vif, 5 Septembre s’engouffre dans l’immédiateté et la réactivité de l’équipe de journalistes. Essentiellement américains mais avec aussi un technicien français (Zinedine Soualem) et une traductrice allemande (Leonie Benesch vue dans La Salle des profs), ils sont poussés par l’énergie du direct, de la quête du scoop, de l’image a tout prix, mais aussi déjà traversés par d’authentiques questions déontologiques et professionnelles . Que faire ? Filmer ou pas filmer au risque de diffuser des images qui mettent en danger les forces de l’ordre munichoises (incroyable séquence d’assaut avorté !), transmettre immédiatement les infos ou attendre d’avoir eu le temps de les recouper avec d’autres sources ? Construit comme un thriller à la 24H ou plutôt comme un cousin énervé de l’excellente série Newsroom, 5 septembre ne lâche pas les tripes du spectateur durant l’intégralité de ses 90 minutes efficaces, assistant aux multiples trouvailles techniques et arrangements dégottés au débotté pour garder coûte que coûte l’antenne, mais expose surtout l’épisode comme un véritable point de bascule historique. Autant effectivement dans la question du traitement de l’image, dans le positionnement journalistique opposé au sensationnalisme que dans la perception par le public de l’acte terroriste (le mot doit il ou pas être utilisé ? se demandent brièvement les protagonistes), du spectateur quêtant souvent plus le sensationnel que la vérité, mais aussi du conflit palestinien.
De nombreuses réflexions qui restent volontairement sans réponse, et dont on ne cesse depuis cinquante ans de percevoir les échos et les conséquences. La fin abrupte et froide coupe après que la traductrice, boussole morale mais aussi symbole d’une certaine culpabilité allemande, s’en va sur un simple « à demain » : car non, rien n’est réglé loin de là et l’actualité n’a finalement fait que se répéter depuis.
Image
Un film au format hybride mêlant des images d’archives, vidéo et film, de nouvelles scènes recomposées en 16mm assez brutes et une fiction capturée sur Arri Alexa 8K avant d’être transposée en master 4K, 5 septembre impose donc une image pleine de disparités. Mais celles-ci sont toujours impeccablement gérées, avec une patine datée et granuleuse même sur les images numériques, qui n’empêche en rien une définition bien poussée, un piqué précis et une gestion habile des contrastes. Souvent plongé dans la pénombre, les cadres délivrent des effets de lumières tranchants. On aurait été curieux de voir ce que cela pouvait donner en UHD.
Son
Comme trop souvent, la version doublée française en est restée au format DVD du Dolby Digital 5.1. Un mixage assez fonctionnel et efficace, mais nettement moins fluide et large que le Dolby TrueHD 7.1 de la version originale. Plus nerveuse, plus enveloppante et plus précise certainement, celle-ci plonge le spectateur au cœur de l’action.
Liste des bonus
Aucun.