40 ANS, MODE D’EMPLOI
This is 40 – Etats-Unis – 2012
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : Judd Apatow
Acteurs : Paul Rudd, Leslie Mann, John Lithgow, Albert Brooks, Maude Apatow, Iris Apatow, Megan Fox, …
Musique : Jon Brion
Durée : 134 minutes
Image : 2.40 16/9
Son : Français et Anglais DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : ESC Editions
Date de sortie : 21 octobre 2021
LE PITCH
Pete et Debbie sont sur le point de fêter leurs 40 ans, à quelques semaines d’intervalle. Le succès apparent de leur couple et de leur vie de famille a de plus en plus de mal à dissimuler les rancœurs, les dettes, les angoisses et des relations compliquées avec des géniteurs irresponsables, …
L’amour n’est pas un long fleuve tranquille
Trois ans après les prises de risques du fabuleux Funny People, Judd Apatow effectue son retour derrière la caméra en s’offrant un spin-off d’En cloque, mode d’emploi, l’un de ses plus gros succès. Et loin de sentir le réchauffé, cette chronique attachante d’un couple en pleine crise de la quarantaine s’apparente surtout à un essai autobiographique où la tendresse et la gravité prennent l’ascendant sur la grivoiserie et l’immaturité.
L’âge et le temps qui passent peuvent-ils venir à bout des liens sacrés du mariage ? Si Debbie, incarnée par Leslie Mann (épouse de Judd Apatow à la ville, est-il encore besoin de le rappeler ?), en semble persuadée au point de mentir sans arrêt sur son année de naissance et de très mal vivre le vieillissement de son corps, Pete (Paul Rudd, double fantasmé du réalisateur), son mari, affiche au contraire une certaine insouciance et semble assumer d’avoir recours au Viagra pour bander comme à ses vingt ans ou de devoir défendre des goûts musicaux passés de mode depuis belle lurette. Mais la cool attitude de cet éternel ado, propriétaire d’une petite maison de disque indépendante, mari aimant et père de famille attentif n’est qu’une façade et il suffit de gratter ce vernis pour y voir un mâle frustré, enfoncé dans le déni au point de ne plus assumer son rôle, acculé par ses dettes et fuyant la confrontation pour gagner de précieuses minutes de tranquillité à jouer sur sa tablette dans les chiottes. Dans l’écriture de ce personnage, dans lequel il est évident qu’il projette ses propres échecs et angoisses, Judd Apatow flirte même avec la comédie noire, insistant sur l’importance de la pression financière qui risque de lui faire perdre sa maison et proposant très tôt une scène où Pete discute calmement avec un copain de la façon dont il s’y prendrait pour tuer sa femme. Ce n’est pas le temps en lui-même qui fissure l’harmonie du couple mais bien l’accumulation des petits mensonges et des tracas du quotidien. Le temps n’est rien d’autre qu’un facteur aggravant.
Scènes de ménage
Reposant sur un fil narratif presque dérisoire, vaguement mentionné dans les dix premières minutes puis quasiment oublié jusqu’au dernier tiers (une grande fête d’anniversaire pour Pete), 40 ans, mode d’emploi donnerait presque l’impression de ne rien raconter, alternant disputes et scènes de la vie de tous les jours. L’humour est bien présent, notamment au travers de répliques bien senties, de personnages décalés (Charlyne Yi et Melissa McCarthy se taillent la part du lion des éclats de rire) ou de situations incongrues (la fellation impossible, les triplés d’Albert Brooks, la recherche acrobatique d’une hémorroïde), mais il ne parvient presque jamais à chasser les tensions d’un couple assiégé et au pied du mur, constamment sur le point d’exploser.
À peine gêné par une durée sans doute excessive et une tendance un peu trop systématique à se reposer sur sa bande-son pour diluer le rythme et surligner son propos, le quatrième long-métrage de Judd Apatow démontre une fois encore la redoutable intelligence d’un auteur fasciné par la fragilité d’adultes tourmentés par leurs émotions, leur sexualité, leur corps et les pressions d’une société définie par son modèle social et ses rites de passage. Qu’il refuse de jouer la carte de l’infidélité pour expliquer le délitement du couple, qu’il se permette de résumer en une seule phrase un objet aussi complexe et débattu que la série Lost pour en faire le seul lien affectif entre une adolescente et un grand père distant ou qu’il vienne nous prouver en une poignée de scènes affolantes que Megan Fox vaut bien mieux que l’image de bimbo en mini-short qu’elle se traîne depuis les Transformers de Michael Bay, Apatow surprend en permanence et manifeste un talent sans égal pour saisir au vol ces instants où tout peut basculer, où la rancœur peut dévorer en quelques secondes une histoire d’amour, où la colère peut pousser un homme parfaitement calme à se comporter comme un morveux maladroit.
Image
Une copie immaculée et rehaussée d’une superbe palette de couleurs estivales et chatoyantes. Mais le gain de définition entre la précédente édition de 2013 et celle-ci est presque nul et ne profite que d’une compression un chouia plus robuste et s’expliquant par un espace de données drastiquement allégé par l’absence totale de suppléments.
Son
Peu d’ambiances et un caisson de basses au repos. Comédie intimiste oblige, l’accent est mis sur la spatialisation et la clarté des dialogues et une musique entraînante qui enveloppe le spectateur dans un cocon douillet.
Liste des bonus
Aucun.