ZOMBICIDE T.1 : PREMIER JOUR
Zombicide. Il primo giorno – Italie – 2021
Genre : Horreur, Action
Dessinateurs : Alessio Moroni
Scénaristes : Luca Enoch, Stefano Vietti
Nombre de pages : 200
Éditeur : Editions Blueman
Date de sortie : 26 novembre 2024
LE PITCH
ça fait des années que Ned se prépare à une apocalypse zombie. Tout le monde le prenait pour un fou, mais aujourd’hui, il sait qu’il avait raison. Il a un abri sûr, rempli de tout ce dont il a besoin pour survivre et qui n’attend que de l’accueillir, lui et son groupe d’amis. Enfin, s’ils parviennent à l’atteindre.
26 dés plus tard
Cela fait maintenant plus de dix ans que les adorateurs de jeux de plateau qui dépotent passent leurs soirées à étriper du mort-vivant avec Zombicide. Une approche plutôt bourrine, des dizaines d’extensions et variations, un déluge de superbes figurines à collectionner et repeindre (pour les plus doués) … Il était bien temps qu’un éditeur lui consacre un comic, non ?
Un incontournable du genre donc édité par Guillotine Games autant connu pour son accessibilité (là où d’autres jeux demandent des soirées entières pour appréhender les règles) que ses aspects luxueux, avec sa propension à une collection rapidement coûteuse. Les hordes de zombies en jettent, les décors sont sympas, les figurines sont belles et surtout personnalisées à chaque fois pour tel ou tel personnage, en accord avec leurs capacités, leurs équipements de départ et surtout un stéréotype éprouvé de genre. On retrouve forcément une partie d’entre eux dans ce premier album français regroupant les quatre chapitres de la première mini-série venant nous conter les premières heures, puis les premiers jours, de cette invasion apocalyptique. On suit donc Ned, le survivaliste convaincu, rapidement rejoint par Wanda la serveuse à roller (et à tronçonneuse), Hobo le marginal, Diana l’urgentiste sur la brèche, Julio la star du baseball à la batte facile et Keiko la guide de l’expo japonaise, réunis dans l’espoir de traverser la ville pour atteindre l’abri souterrain, et dotés de tout le confort attendu, du premier. Naturellement avec les hordes de zombies qui se trimballent partout, les bâtiments en feu et les routes bloqués par tous les véhicules en panades, rien ne sera simple et il va falloir trancher dans le gras.
Y a foule !
Auteurs de la série Sans-âme (éditée chez Paquet), Luca Enoch et Stefano Vietti ne prétendent certainement pas réinventer le genre, s’inspirant comme le jeu d’une multitude de références éprouvées (de Zombie à 28 jours plus tard en passant par le jeu vidéo Left4Dead) et mettant en avant non pas une ambiance terrifiante mais surtout l’action sanglante, le débitage de chair nécrosés, l’explosion de tête et le massacre en règle de cadavres ambulants. Toutes les sensations du jeu de plateau dont les auteurs se sont amusés à reproduire à l’identique certaines mécaniques (le besoin constant d’avancer, la fouille des véhicules, le danger du bruit, le bestiaire évolutif…) s’en servant autant de purs clins d’œil aux adeptes que d’outils pour faire monter la tension et renforcer la suspension de crédibilité. Les personnages sont bien campés, parfaitement stéréotypés, les dialogues jouent constamment la carte du second degré, pour une série B décomplexée et bien fun. Un savoir-faire à l’italienne tout aussi présent dans les planches concoctées par Alessio Moroni (Dragonero) aux dessins parfaitement dynamiques, aux effets gores plus pulps que vraiment crados et aux découpages aussi énergiques que parfois joliment spectaculaires. A noter aussi en fin de volume une série de sept histoires courtes venant introduire quelques visages / figurines bien connus (Amy, Doug, Josh…) eux aussi confrontés à ces premières heures fatidiques de la catastrophe.
Un premier album en forme d’introduction qui va forcément faire de l’œil aux platistes (ce n’est pas comme ça qu’on appelle les aficionados de jeux de plateau ?), mais aussi intriguer les nouveaux venus qui pourront y trouver au choix une porte d’entrée bien dans le ton ou simplement un bon gros délire Grindhouse.