WILDC.A.T.S. ORIGINES VOL.1&2
WildC.A.T.s #0 + WildC.A.T.s #1-7 + Cyberforce #2-3, WildC.A.T.s #1 noir & blanc / WildC.A.T.s #8-13 + 2006 WildC.A.T.s #1 + WildC.A.T.s X-Men The Silver Age WildC.A.T.s #50 + WildC.A.T.s Adventures #1- Etats-Unis – 1992 / 2006
Genre : Super-héros, Action, Science-Fiction
Dessinateur : Jim Lee, Marc Silvestri, Neal Adams…
Scénariste : Jim Lee, Brandon Choi, Eric Silvestri, Marc Silvestri, Chris Claremont, Scott Lobdell,
Nombre de pages : 320 et 304 pages
Éditeur : Urban Comics
Date de sortie : 17 novembre 2023
LE PITCH
Aout 1992, immeuble Halo, un nouveau Prodigue a été repéré. Il s’agirait d’une danseuse exotique nommée Vaudoou, travaillant dans un bar de New York. Les WildC.A.T.S. doivent la retrouver avant que les agents de la Cabale ne mettent la main dessus. Void, Grifter, Maul, Spartan, Zélote et leur leader Emp se lancent dans cette mission dont l’issue pourrait définitivement faire pencher la balance dans le conflit galactique que se mènent les Khérubims et les Daemonites depuis des millénaires.
Ultra Action Team
Urban Comics réédite les débuts historiques de la série WildC.A.T.S.. Les 13 épisodes, plus de nombreux bonus, du blockbuster graphique imaginé et illustré par le talentueux Jim Lee alors véritable moteur au sein de la naissance d’Image Comics. Une démonstration de force qui ne faisait clairement pas dans la dentelle.
Retour quelques trente ans en arrière, au début d’une décennie où les comics multiplient les best-sellers et cultivent la survente par la multiplication des numéros 0, des cover variant (dorées et cie…) mettant largement en avant les prestations d’une nouvelle génération d’artistes. C’est d’ailleurs celle-ci, tête de proue des derniers grands cartons Marvel (Spider-man et X-Men en particulier) qui finit par claquer la porte des deux grandes maisons d’éditions pour lancer sa propre firme, Images Comics, où chacun sera enfin propriétaire de ses propres créations. Todd MacFarlane (Spawn), Eric Larsen (Savage Dragon), Rob Liefeld (Youngblood) mais aussi et bien entendu Jim Lee qui avait clairement fait entrer le monde mutant dans une ère plus spectaculaire et outrée avec le succès qu’on connait. Une sorte de moteur à l’âge « extrême » des comics américains, qu’il poursuit, voire accentue méchamment avec sa création WildC.A.T.S où son style graphique creuse encore plus généreusement ces disproportions iconiques transformant chaque héros masculin en masse de muscles à la mâchoire carrée, chaque héroïne (souvent peu vêtue) en bombe sexuelle aussi sexy que dangereuse. De véritables surhommes, surréalistes avec leurs armures bikini, leurs membres d’acier (littéralement), et une propension a se lancer constamment dans des affrontements dantesques, aussi violents et sauvages que la censure des comics le permettaient alors. Comme dans beaucoup de titres de l’époque, et en particulier chez Images, les WildC.A.T.S. sont prêts à tout pour arriver à leur fin, et n’hésitent plus à canarder tous azimuts et à trucider froidement les ennemis.
La grosse raclée !
Preuve de cette démesure totalement assumée, dès les premiers épisodes de la série la « Cover Action Team » se met sur la tronche avec les Youngblood, puise se livre à un crossover bourrin avec la Cyberforce de Marc Silvestri, tandis que Jim Lee n’hésite pas à livrer dans WildC.A.T.S #5 deux quadruples pages dépliantes mettant en valeurs toute la vigueur de son dessin et la puissance de destruction de ses personnages. Si depuis l’artiste s’est bien entendu légèrement assagi et à surtout affiné et arrondis ses effets s’approchant plus délicatement d’anatomies presque plus réalistes, force est de constater que la prestation qu’il livre tout au long de ce premier run est proprement décoiffante, semblant se jeter dans une mêlée gigantesque sans jamais en ressortir la tête. Le souci, au-delà d’épuiser l’artiste qui finira par prendre une année sabbatique et offrir le titre à son collègue Travis Charest, c’est que l’histoire même de la série peine cruellement à éclore. Enchainant les affrontements dantesques, multipliant les ennemis, les camps opposés et des révélations qui tombent, il faut bien le dire, un peu à l’eau, le scénario des premiers épisodes rédigé par Jim Lee et Brandon Choi bazarde la mythologie du titre à vitesse grand V et oublie clairement d’installer les personnages, leurs relations, leurs faiblesses (s’il y en a), leurs origines, les réduisant le plus souvent à de simples combattant méga-puissants. Le lecteur n’y comprend pas grand-chose dans cette énième confrontation entre le bien et le mal (ici deux races extraterrestres aux accents bibliques) et il va falloir attendre l’arrivée de Mr Chris Claremont, grand orchestrateur de la destinée des X-men, pour que les choses se calment un peu et que le rythme soit capable de s’attarder le temps de quelques pages sur l’aspect humains de ces super-héros. Un peu trop tard, WildC.A.T.S., véritable locomotive commerciale d’Images Comics, reste tout de même aujourd’hui assez difficile à digérer et à apprécier au-delà de son incroyable prestation visuelle.
Clairement assez symptomatiques d’une époque très particulière des comics américains et de l’imagerie émancipée d’Images Comics, les 13 épisodes principaux sont réunis ici dans deux gros volumes évènements, naturellement accompagnés des deux épisodes Cyberforce du crossover, mais aussi de quelques surprises plus étonnantes comme le premier chapitre en version noir et blanc encrée, le premier fascicule du crossover mémorable avec les X-Men, un extrait du numéro anniversaire #50, d’un dérivée de la série animée avec WildC.A.T.S. Adventures et surtout du premier numéro de la relance malheureusement avortée imaginée par Grant Morrison et marquée par le retour de Jim Lee aux dessins. De quoi combler les fans.