WE LIVE
We Live #1-5 – Etats-Unis – 2020 / 2021
Genre : Science-Fiction
Scénariste : Inaki Miranda, Roy Miranda
Illustrateur : Inaki Miranda
Éditeur : 404 Comics
Pages : 160 pages
Date de Sortie : 03 février 2022
LE PITCH
En 2084, la planète est ravagée par une nature vengeresse et les derniers survivants font face à une existence périlleuse. Ils viennent de recevoir un message du plus profond de l’espace, un obscur compte à rebours menant à l’extinction de l’humanité vient d’être lancé. Un espoir subsiste malgré tout et cinq mille enfants seront secourus par ces mystérieux messagers venus des étoiles.
La croisade des enfants
Nouvelle découverte de 404 comics avec We Live, promenade verdoyante en compagnie de trois enfants attachants dans un monde terrifiant qui s’effondre autour d’eux. La fin du monde est là, mais Tala, Hototo et Humbo gardent espoir. Surprenant et déchirant.
2084, rien ne va plus. Épuisée par les guerres et les ravages humains, la Terre semble avoir lancé le dernier assaut sur une humanité à genoux. Le monde est peuplé d’animaux mutants, la faune a envahi toutes les traces de civilisation et seuls restent, survivants, 10% de la population humaine. Annonçant un ultime cataclysme un peuple extraterrestre propose de sauver 5000 enfants : ceux qui trouveront l’un de ses mystérieux bracelets et arriveront à se rendre à l’une des balises disposées sur la surface du globe. Le jeune Hototo est de ceux-là, bambin déguisé en super-héros, accompagné de sa grande sœur, et ils rencontreront en chemin Humbo, jeune homme inventif, lui-même protégé par Alice, primate géante et intelligente. Une charmante petite troupe dessinée avec une belle fraîcheur par Inaki Miranda (Coffin Hill, Old Lady Harley, Out of Body), leur prêtant des traits vivants, une grande expressivité, une candeur désarmante. D’autant plus réussi qu’elle s’inscrit dans une esthétique lumineuse, colorée, presque cartoony, constamment rehaussée par les couleurs d’Eva de la Cruz (Catwoman, Fairest).
Leur route
Un peu à la manière du Nausicaä de Hayao Miyazaki (qui reste de toute façon une énorme influence ici), la beauté de la nature, la réinvention presque radieuse de la faune et la fausse naïveté des designs, contrastent durement avec la réalité qui est décrite dans ces pages, visions tout juste hypertrophiées des menaces qui nous guettent. Un récit de fin du monde mais qui, comme Le Tombeau des lucioles, est perçu et vécu à hauteur d’enfant, confrontant l’innocence naturelle de ces petites héros avec les horreurs qu’ils vont irrévocablement croiser tout au long de leur périple : bêtes fauves qui dévorent presque toute la caravane qui les accompagnait, humains zombifiés (les putrides) qui détruisent et contaminent tous ce qu’ils touchent, secte abattant les gosses d’une belle dans la tête pour avoir osé croire à un faux messie… We Live et son cris d’espoir qui vient des tripes. Un cri qui survit malgré tout pour une œuvre éprouvante qui n’épargne jamais ni ses protagonistes, ni un lecteur entraîné dans une course contre la montre, un ultime voyage vers les dernières lueurs d’un monde mourant. Les frères Miranda nous offrent ici une série étonnante, toujours juste dans ses émotions, riches dans son univers, avec une narration qui ne cesse de s’accélérer, plus les gamins se rapprochent de la fameuse balise, résistent aux multiples séparations forcées et que les éléments et les évènements se déchaînent autour deux. Et de ce drame profond, de cette aventure ultime, les deux auteurs réussissent à dégager, en dernier ressort, une réflexion surprenante sur la nature et l’importance du mythe héroïque, du symbole d’optimisme qu’il veut revêtir et qui peut s’avérer salutaire. On n’est pas loin d’y verser sa petite larme…