TRANSFORMERS : WAR WORLD T.4 & FATE OF CYBERTRON
Transformers #40-43 + Transformers : Fate of Cybertron – États-Unis – 2022
Genre : Science-Fiction
Dessinateur : Anna Malkova, Blacky Sheperd, Andrew Lee Griffith, Juan Samu, Ed Pirrie, Alex Milne, Winston Chan, Angel Hernandez
Scénariste : Brian Ruckley
Nombre de pages : 96 + 128 pages
Éditeur : Vestron Comics
Date de sortie : 23 juin 2023
LE PITCH
Après l’énorme bataille pour Cybertron, l’espoir s’amenuise pour les Autobots d’Optimus Prime. Une à une, les places fortes de Cybertron tombent aux mains des Decepticons de Mégatron, et les ressources en énergie diminuent. Au bord de la défaite, et alors que le destin de la planète semble scellé, Optimus Prime va devoir faire des choix radicaux…
Ragnaröck
Voici les 8ème et 9ème tomes de la série principale Transformers comme réinventée depuis quelques années par IDW, apportant une véritable fin au long story-arc mis en place une quarantaine de fascicules plus tôt et revisitant les dernières heures de la planète Megatron, ravagée par la guerre entre les Autobots et les Decepticons.
Devenu le centre névralgique de l’Hasbroverse d’IDW, les Transformers ont aussi connu chez l’éditeur une véritable renaissance, se séparant enfin de ses aspects trop rétros et enfantins pour devenir un space opera ambitieux et à très, très, grande échelle. Et pas besoin de jouer les crossovers avec G.I. Joe ou Mask pour cela, puisque le long run de plus de quarante épisodes lancé en 2019 leur est entièrement consacré. Et plus précisément se concentre sur un pan qui était resté jusque-là uniquement à l’état de flashbacks et de souvenirs partagés : les dernières années passées sur la planète Cybertron et la guerre fratricide qui va entrainer l’exil des Autobots à travers l’espace… jusqu’à la terre. Une longue et épique prequelle, que le scénariste Brian Ruckley (dont c’est la clairement le grand œuvre) avait immédiatement abordé avec un sérieux et une emphase quettant clairement ses ambitions vers les tragédies shakespeariennes et les batailles politiques du péplum. Oppositions idéologiques et métaphysiques sont ainsi à l’origine de l’opposition entre les Autobots et les Decepticons, et le feuilleton brasse des dizaines de personnages plus ou moins connus, des jouets prenants vie, autour des leader Optimus Prime et Megatron.
L’exode
Et ces nouveaux albums proposés par Vestron pour l’édition française contiennent ainsi le grand final de la saga se déroulant désormais sur une planète exsangue, ravagée par des vers parasites géants et par une invasion d’insecticons qui dévorent les cybertronien. Les deux camps sont épuisés, à bout de force et Optimus est même prêt à offrir la planète sur un plateau à Megatron dans l’espoir d’en sauver les restes. Ce War World 4 et le récit terminal Fate of Cybertron conte alors l’ultime alliance (qui sera bien entendu trahie), l’ultime affrontement à coups de titans et de constructicons (ces combinaisons de robots aboutissant à des machines géantes) et l’échappée in extremis des Autobots. Si la finalité est bien entendu connue des fans depuis le début et que les multiples références et les échauffourées ne sont jamais loin du bordel total, Brian Ruckley tient solidement la barre jusqu’au bout, brasse des tonnes de personnages et de mini-enjeux pour aboutir à une fresque solide, ultra rythmée et adulte. Et même la bonne poignée d’illustrateurs qui se passent le relais d’un épisode à l’autre (voir d’une page à l’autre pour le dernier chapitre) n’entame pas la cohésion d’ensemble, approchant tous ou presque cet univers peuplés de machines aux designs parfois un peu rétro, voir kitchs, avec une patine qui réussit à retrouver leurs origines sous blister tout en y apportant suffisamment de détails, de personnalité et une certaine rudesse qui tend là aussi vers une approche plus complexe que les bons vieux Marvel des années 80… et c’est pas plus mal.