TRANSFORMERS T.2 : PONT SPATIAL
Transformers #6-12 + FCBD Energon Universe 2024 Special – Etats-Unis – 2024
Genre : Science-Fiction, Action
Dessinateurs : Jorge Corona
Scénariste : Daniel Warren Johnson
Nombre de pages : 160 pages
Éditeur : Urban Comics
Date de sortie : 13 décembre 2024
LE PITCH
Si les Autobots ont réussi à prendre l’avantage sur les Decepticons, ils n’en restent pas moins en situation précaire et réduits au strict minimum. Mais à présent qu’Optimus Prime s’est engagé à protéger la Terre, ils vont devoir faire face et tenter d’écarter cette menace une bonne fois pour toutes. De leur côté, après leur récente défaite, les Decepticons jouent leur avenir et ne peuvent que remettre en question le rôle de meneur de Starscream. Est-il bien le leader qu’il leur faut ?
Machine qui roule
L’Energon bat son plein ! Après l’introduction des deux figures tutélaires de la future série G.I. Joe, retour enfin aux centraux Transformers après un premier tome impressionnant. Daniel Warren Johnson est toujours au gouvernail, mais c’est désormais Jorge Corona (Teen Titans Go !, Batgirls, Middlewest…) qui a la charge de polir les parechocs.
Si le space opera Void Rivals était la série inaugurale de cette reprise des licences Hasbo, c’est véritablement le Transformers de Daniel Warren Johnson (Do A Powerbomb, Extremity…) qui avait véritablement donné l’impulsion et affirmé l’identité de ce reboot grand luxe. Une vision beaucoup plus nerveuse, sombre et violente, bien intégrée dans un monde moderne et relativement réaliste, très loin finalement des chambres à coucher des gamins d’autrefois. Affirmé comme un blockbuster massif écrasant par l’efficacité de son storytelling et sa démesure graphique, toutes les vaines tentatives cinématographiques, Pleins Gaz ! plaçait certainement la barre assez haute. Un peu trop haute sans doute, puisque la suite de la série que l’on retrouve ici, doit désormais prendre le temps de s’attarder sur les premières conséquences de l’arrivée des machines transformables sur notre planète, panser les plaies, béantes, de la première bataille, compter les morts, mais aussi faire le lien avec la guerre qui semble-t-il, fait toujours rage sur Cyberton.
Second order
Forcément le scénario est moins direct, plus bavard et même si la psychologie des personnages est loin d’être stéréotypée ou trop mélodramatique, ce second volume ressemble volontiers à un exercice plus classique. Cela n’empêche heureusement pas la proposition d’être toujours aussi pertinente par rapport à d’anciens titres Transformers, avec une emphase portée sur la douleur, la rage et la solitude des combattants, mais il faut bien l’avouer que le grand plan de Soundwave et Shockwave (présenté comme un tortionnaire sadique au passage) d’extraire toute l’énergie de la planète pour alimenter la leur, semble presque trop gigantesque et grotesque… trop « comics ». Entre deux eaux, une certaine maturité et le récit catastrophe plus classique, Pont spatial n’en reste pas moins un album tout à fait divertissant, mené à bon rythme, parsemé d’humour et de personnages attachants (les deux jeunes humains Carly et Spike mais aussi quelques nouveau Transformers introduits ici), mettant joliment en avant la figure sacrificielle du leader Optimus Prime et distillant discrètement mais efficacement les liens à venir avec les autres séries. La passation visuelle entre Daniel Warren Johnson et Jorge Corona se fait aussi avec beaucoup de naturel et même si le second est moins foisonnant que le premier, les contours brossés et les designs légèrement cartoony mais encrés avec une certaine noirceur, donnent une fois encore une identité inédite à cette série Transformers dépassant aisément l’apparence tranquille du simple dérivé de franchise.
Finalement le seul souci de ce nouveau Transformers c’est sans doute d’avoir commencé trop fort. Après le décoiffage total, il faut toujours en repasser par un petit coup de peigne.