TRANSFORMERS T.1 : PLEINS GAZ !
Transformers #1-6 – Etats-Unis – 2023 / 2024
Genre : Science-Fiction
Dessinateur : Daniel Warren Johnson
Scénariste : Daniel Warren Johnson
Nombre de pages : 152 pages
Éditeur : Urban Comics
Date de sortie : 14 juin 2024
LE PITCH
Alors que Spike et son amie Carly arpentent le désert américain pour observer le ciel étoilé, un tremblement de terre gronde soudain sous leurs pieds. Après avoir chuté dans le creux béant d’un canyon à peine formé, ils se retrouvent au coeur d’une épave, celle d’un vaisseau spatial. À son bord, des robots jusque-là inanimés sortent peu à peu de leur léthargie… pour se livrer une guerre sans merci. Au milieu de ce feu nourri, Spike et Carly vont devoir faire un choix : rejoindre le camp des Autobots, ou celui de leurs ennemis, les Decepticons.
Transformation !
Les Transformers sont de retour ! Mais cette fois-ci chez Images Comics sous la plume de l’explosif Daniel Warren Johnson et au sein de l’Energon Universe naissant imaginé par Robert Kirkman. Et si la trame de ces premiers épisodes est familière, le traitement lui change clairement la donne.
Ce n’est bien évidement pas la première fois que les Transformers connaissent un reboot et il faut reconnaitre qu’après l’impressionnant travail éditorial produit pendant des années par IDW (traduit chez nous par Vestron Comics), voir les fameux jouets Hasbro revenir une nouvelle fois à leurs plus modestes origines pouvait provoquer une petite pointe de lassitude. D’ailleurs dans les grandes lignes, les six chapitres réunis ici reprennent ni plus ni moins que des évènements déjà largement rabâchés :les deux camps de Transformers réanimés au cœur de la montagne où ils s’étaient crashés, et qui reprennent immédiatement leurs interminable guerre entrainant la Terre avec eux. De Marvel à IDW en passant par les films ou la série animée, c’est un peu l’éternel recommencement. Mais cette nouvelle série Transformers est tout de même clairement marqué par une approche beaucoup plus libre de la licence. L’idée est bien entendu de donner à nouveau corps à des figurines et des designs classiques (oubliez les films, ils sont moches) archis connus, mais aussi d’en proposer un traitement inédit.
Die Cast
Après la série inaugurale Void Rivals, signée Kirkman et Lorenzo De Felici, insistant justement sur un univers qui va bien au-delà des simples jouets, confier les rênes de la série centrale à un artiste aussi marqué visuellement que Daniel Warren Johnson résonne comme une note d’intention on ne peut plus claire : ça va déménager ! Nostalgique, l’artiste l’est bien entendu (il revient sur son attachement à ces personnages dans une amusante postface), mais il est surtout là pour dynamiter le spectacle. Ses designs sont donc peut-être moins fouillés et appliqués que certains dessinateurs qui l’ont précédé, mais l’auteur travaille surtout un rythme nerveux, un découpage percutant, des planches qui débordent d’action et de fureur au milieu desquels les gentils témoins humains (le jeune spike, sa meilleure amie et son père) n’ont jamais semblé aussi petits. Auteur de titres bien vénères comme Extremity, Ghost Fleet ou Do A Powerbomb, Daniel Warren Johnson emporte les machines dans son propre univers visuel sauvage de métal arrachés et distordus et d’onomatopées hard rock qui électrifient l’action. Jamais les Transformers ne s’étaient en effet adonnés à une telle violence, s’arrachant les bras, s’éventrant généreusement et tombant au combat des les premiers pages… Même le fameux Bumblebee. Et les plus grandes victimes sont clairement les humains, souvent présentés comme de simples fourmies, littéralement écrasées par le sadisme d’un Starscream très loin de la figure de méchant de pacotille d’autrefois. Une lecture ultra fun certes, mais néanmoins tout aussi cruelle où la mort, le deuil et les sacrifices restent omniprésents avec des conséquences dramatiques qui ne sont jamais éludées.
Une impressionnante entrée en matière qui annonce le meilleur pour ce reboot bien burné et pour un univers partagé qui risque de nous réserver quelques sacrés surprises.