TORTUES NINJA : LES CHEVALIERS D’ÉCAILLE
Teenage Mutant Ninja Turtles Adventures #1-3 – États-Unis – 1988
Genre : Action, Science-Fiction
Dessinateur : Michael Dooney
Scénariste : Michael Dooney
Nombre de pages : 96 pages
Éditeur : Vestron
Date de sortie : 07 avril 2023
LE PITCH
April O’Neil, la jeune journaliste à combinaison jaune, se réfugie dans les égouts pour échapper à une bande de punks bagarreurs et rencontre quatre ‘chevaliers d’écaille et de vinyle’ élevés par un rat mutant maître du ninjutsu…
Gentiment radical
Vestron n’en a pas fini avec notre enfance, prolongeant sa gamme rétro ouverte par GI. Joe et Transformers avec les toutes aussi cultes Tortues Ninja. Un retour aux sources une nouvelle fois, avec la très rare première mini-série Adventures qui venait surfer sur le succès retentissant de la fameuse série animée. Nostalgie, nostalgie…
Car non, les trois fascicules regroupés dans ce volume ne sont pas les premiers comics estampillés Tortues Ninja (ceux crées par Kevein Eastman et Peter Laird) mais bien une adaptation des cinq premiers épisodes de la série animée, elle-même adaptant très librement le comics original pour un public plus large. Le comics de la série d’après le comics donc. Lancée en décembre 1987 et produite par Fred Wolf Films, cette fameuse série animée qui perdura pendant 10 ans affichant 193 épisodes (!!!) à son compteur était plus qu’une consécration du comics indépendant en pleine ascension, mais surtout une révélation pour toute une génération. Les ventes de figurines explosent, le film live est d’ors et déjà envisagé et forcément dans la foulée un nouveau comic produit sous l’égide d’Archie Comics voit le jour. L’idée est donc bien là de séduire les gamins et de leur proposer un complément à leurs aventures du petit déjeuner. Si les Tortues retournent donc à leur media initial, elles sont ici assez loin des univers parodiques et sombres des débuts. Propulsé auteur complet pour l’occasion Michael Dooney reprend donc directement les scripts de David Wide et Patti Howeth qui rejouaient la carte des origines des quatre héros, les révélations sur les liens passés entre Splinter et Shredder, les premières apparitions de Bebop et Rocksteady et surtout de Kang, ce cerveau à tentacules et à la voix nasillarde, rapidement caché dans le ventre d’un robot géant.
« Finie la terreur, on est là pour rigoler »
Même si quelques détails sont éclipsés, quelques évènements raccourcis ou déplacés, les trois numéros restent extrêmement fidèles à la série animée mettant eux aussi en avant une aventure débridée mêlant affrontements vaguement asiatiques, délires SF assez délirant (les robots mangeurs de rats, les portes vers la dimension X et leurs invités surprises…) et un humour gamin à base de petites vannes gentillettes, de jeux de mots et de pizza à l’ananas. Pour maintenir le caps l’auteur compresse les évènements et les déploie à vitesse grand V ne s’encombrant pas franchement de logique ou d’ébauche de psychologie. Ces Teenage Mutant Ninja Turtles Adventures ont véritablement été conçues comme un produit dérivé où sont souvent mis en avant les différents personnages cultes (amis ou ennemis) et un défilé de véhicules (camion pizza, dirigeable des tortues, le monumental Technodrome…) certainement conçus pour donner aux jeunes lecteurs l’envie d’investir dans la collection de figurines de Playmates Toys. A l’époque le succès est là aussi immédiat et deviendra ensuite une série on-going qui durera jusqu’en 1995. Aujourd’hui il faut reconnaitre que les illustrations de Michael Dooney (que l’on retrouve ces dernières années sur les publications de Zenescope comme Wonderland) piquent parfois un peu les yeux, avec des couleurs criardes utilisées assez librement, des décors un peu vides et surtout dans son traitement des personnages humains un peu brouillons. Les tortues, elles, s’en sortent beaucoup mieux avec un design expressif entre la version animée et le modèle d’origine de Eastman & Laird.
Ce n’est sans doute pas le comics TMNT le plus abouti de l’histoire de la licence, et certainement pas celui avec l’approche la plus mature ou novatrice, mais de Tortues Ninja : Les Chevaliers d’écailles reste une plaisante madeleine de Proust qui a au moins le mérite de pouvoir être partagé avec les petits derniers… Avant qu’ils ne viennent piocher dans la collection de jouets collectors planqués dans la malle du grenier.