TITANS T.1 : IRIS
France – 2024
Genre : Action, Fantastique
Dessinateur : Laci
Scénariste : Olivier Peru
Nombre de pages : 52 pages
Éditeur : Oxymore Editions
Date de sortie : 22 mai 2024
LE PITCH
Iris, guerrière invaincue de Sparte, fait la fierté des siens depuis toujours. Redoutée par tous les soldats de Grèce, admirée par les généraux, adulée par les foules, elle ne craint personne. Pourtant, lors d’Olympiades qui voient se défier Athènes et Sparte, elle est battue par un adversaire qui possède une force surnaturelle. Cette défaite, la première, la seule, vaut l’exil à Iris. Elle sombre dans la honte, cherche le pardon et la mort dans le vin et le sang… jusqu’à ce qu’elle découvre que sa chute ne devait rien au hasard.
L’art de la guerre
Les nouvelles Editions Oxymore continuent de débaucher les signatures et certaines méthodes éditoriales de Soleil, ancienne boite fondée par le même Mourad Boudjellal. Retrouvant d’une certaine façon son carnet d’adresse, celui-ci a clairement convaincu Jean-Luc Istin et son équipe d’aller voir sous un autre astre si on y bronze mieux. Après donc West Fantasy et son croisement d’Heroic Fantasy et de western, voici Titans nouvelle série annoncée, pour l’instant en quatre tomes.
Et celle-ci repose à nouveau sur le principe désormais bien éprouvé (voir Elfes, Nains et les autres) des one-shot se déroulant dans un même univers, ici celui d’une antiquité Hard Boiled, avec à chaque fois un héros et un destin différent, mais dont on imagine très bien que les trajectoires finiront par se croiser, ou du moins interagir pour étoffer la toile globale. La grande différence restant ici bien entendu le cadre historique beaucoup plus marqué (le récit semble se situer pendant les guerres du Péloponnèse) et une orientation beaucoup plus féminine. Première d’entre-elles, Iris est donc une guerrière sparte, fière fille de son père roi du triumvirat, et qui s’apprête après maintes victoires à son actif à affronter pendant les Olympiades, le héros d’Athènes pour décider de l’avenir de l’ile d’Hydrea. Grande favorite elle va pourtant y rencontrer la défaite et perdre dans la foulée son honneur, son commandement et sa citoyenneté sparte. Anéantie, ce n’est qu’un an plus tard qu’elle va apprendre à la vérité sur les enjeux de ce combat et décider de reprendre l’entrainement pour entrer dans une bataille qui dure depuis des millénaires…
Le choc des…
Une trame de chute et de rédemption bien rodée mais qu’Olivier Peru (de nombreux tomes d’Elfes ou Zombies mais aussi romancier remarquable avec Druide ou Martyrs), sous le regard de Jean-Luc Istin et Sébastien Grenier, aborde avec une écriture solide, rythmée et d’autant plus efficace qu’elle ouvre la porte à une grande bataille finale épique et à un glissement progressif vers un fantastique mythologique parfaitement intégré. On n’est jamais très loin ici des grands mythes gréco-romains où dieux, titans et autres créatures animistes viennent bouleverser le destin des hommes et de leurs empires, pour faire de leurs batailles les leurs. Puissante, imposante et bad-ass au possible, Iris qui pourrait tranquillement frayer son chemin au milieu de célèbres thermophiles, est l’un des grands atouts de cet album qui lui offre un bel arc narratif malgré un format manifestement parfois un peu étriqué pour une telle destinée. La dame aurait aussi sans doute aussi mérité une colorisation moins numérique, très visible sur certains paysages, plus à même de rendre hommage à la grandeur des cités et paysages méditerranéens traversés, mais le dessinateur Laci (Mages, Sherlock Holmes & Le Nécronomicon, West Legend…) retranscrit très efficacement la gravité des évènements, la sauvagerie des batailles et luttes dans l’arène tout en offrant à l’héroïne une prestance noble et un charisme autoritaire que ce soit avec en portant les honneurs de la cape rouge ou au fond du caniveau à vomir de la mauvaise bière.
Un sacré morceau que cette Iris, porte étendard de ce Titans, saga qui ne manque déjà pas de prestance.