Il y a quelques mois Vestron proposait l’édition d’un premier recueil de récits hérités de la série comics G.I.Joe déjà orchestrée au mitan des années 80 par l’éditeur Marvel. Un partenariat réussi avec le fabricant de jouet Hasbro et le studio d’animation Sunbow qui permit de lancer une franchise globale avec un engouement assuré du coté des enfants. Et c’est exactement la même stratégie qui fut mise en place deux ans plus tard autour d’une nouvelle gamme de jouets imaginée par Hasbro : les Transformers. Là encore, en dehors du design et du concept des figurines, c’est bel et bien Marvel, et en l’occurrence Jim Shooter et Bob Budiansky (après que le concept de Denis O’Neil ait été écarté) qui ont inventé de toute pièce toute la mythologie de ces personnages mécaniques, de leurs noms, leurs caractères ou leurs origines jusqu’à la raison de leur venue sur terre. Une bible interne que l’on retrouvait sur le dos des boites de jouets, mais aussi dans les pages d’une première mini-série de quatre fascicules (dont seuls les trois premiers sont réunis ici, curieux), dont le succès grandissant et boosté par la série animée incontournable, poussera le titre historique jusqu’à un 80^ème épisode.

Revenge of the Fallen

Il est d’ailleurs intéressant de redécouvrir ces premières aventures aujourd’hui tant tout ou presque est d’ores et déjà présent, que ce soit les amorces d’oppositions idéologiques et politiques entre les Autobots et les Decepticons, le caractère reconnaissable entre mille de certains personnages cultes (Bumblebee, Optimus Prime, Megatron) jusqu’à la présence d’un jeune adolescent faisant le lien entre les enjeux grandiloquent de ces machines super développées et le jeune publique. On y découvre même, pour une fois, une logique expliquée au potentiel transformables des Transformers et la raison de leur ressemblance avec des véhicules et technologies on ne peut plus terriens. Cependant, là où G.I. Joe était immédiatement emprunt de l’ambition et de la personnalité de son auteur, Larry Hama, The Transformers est clairement dans une dynamique beaucoup plus industrielle avec une trame calibrée et cousu de fil blanc (tout tourne pour l’instant autour de la recherche d’une source d’énergie pour les deux forces en présence), un passage de relais entre les scénaristes Bill Mantlo, Ralph Macchio et Jim Salicrup… et même des clins d’œil ou apparitions de pointures Marvel comme Dazzler, Nick Fury et surtout un Spider-man (période costume noir des Guerre Secrètes) qui fait alliance avec Gears durant le Transformers #3, permettant alors une couverture plutôt aguichante pour les gosses de l’époque. De son coté, le dessinateur Frank Springer ne livre pas toujours des planches convaincantes et qui ont aujourd’hui cruellement vieillies. Un artiste croisé sur une pléthore de titres Marvel mais dont on se souvient du long passage sur Dazzler justement, et qui ne semble pas toujours très à l’aise avec les éléments les plus futuristes et technologique de la série, laissant souvent les fameuses transformations dans un léger flous artistique sans doute par manque de documentations.

Pas forcément une série incontournable ni intemporelle, mais un petit morceau d’histoire des comics et un jalon forcément indispensable pour les grands fans des Transformers.