TERMINATOR : TEMPEST
The Terminator #1-4 – Etats-Unis – 1990
Genre : Science-fiction, Action
Scénariste : John Arcudi
Illustrateur : Chris Warner
Editeur : Vestron
Pages : 176 pages
Date de Sortie : 16 juin 2021
LE PITCH
Skynet avait un plan : envoyer un Terminator dans le passé pour tuer Sarah Connor avant qu’elle ne donne naissance au sauveur de l’humanité. Le Terminator fut vaincu, Sarah fut sauvée, mais la ligne temporelle a été impactée et les futurs sont désormais multiples. Voici l’un d’eux, dans lequel la Résistance envoie des soldats à Los Angeles en 1990 pour empêcher Skynet d’être conçu. Avant d’être effacé à jamais, il réplique en envoyant plusieurs Terminators vers le passé…
Judgment Time
En 1990 Terminator 2 ne s’appelait pas Judgment Day mais Tempest et marquait le lancement du comic officiel licencié par Dark Horse. Un nouveau voyage dans le temps impliquant cette fois-ci un groupe de survivants et un bataillon de T-800 prêts à plonger L.A. dans les flammes.
Retour à une époque lointaine où le métrage culte réalisé par James Cameron n’avait pas encore été la source de multiples suites cinématographiques, ni même à l’origine de multiples romans, BDs et crossovers en tous genre. Si une petite société d’édition, Now Comics, s’était bel et bien intéressé à ce qui était alors encore surtout perçu comme un petit classique de la série B SF, leurs différentes publications aux qualités très fluctuantes n’ont au final que peu marqué les esprits. Il faut attendre 1990 et la prise en main de la licence The Terminator par Dark Horse, pour que les choses prennent de l’ampleur sur ce support. Il faut dire que l’éditeur était alors le grand spécialiste des adaptations comics, avec toujours un soin et un respect des films cités qui ont fait le succès des branches Predator et Aliens. The Terminator est clairement entre de bonnes mains, surtout que l’on retrouve pour les quatre premiers chapitres de la revue, regroupés désormais sous le récit complet Tempest, ni plus ni moins que le capable et musclé Chris Warner aux dessins. Un artiste aux contours pulps, travaillant une atmosphère urbaine bien posée, maniant une violence souvent brutale, sèche, et surtout un découpage nerveux et cinématographique.
They’ll be back
Après son excellent Predator Concrete Jungle, qui annonçait à de multiples reprises le futur Predator 2, ce Terminator Tempest n’est pas loin de réussir les mêmes prouesses. Pourtant entièrement dévoué à une action percutante, imposant un rythme plus que soutenu, l’album ne laisse que peu de temps aux personnages pour se reposer et faire plus amples connaissances. A la manière du film de Cameron justement, les pistes narratives ne sont qu’esquissées, ne s’évoquent que dans une courte respiration, mais n’en reste pas moins aussi pertinentes qu’aujourd’hui particulièrement étonnantes. Il n’est plus question d’envoyer dans le passé un seul et courageux Kyle Reese mais bien une poignée de résistants dans le but est non pas de sauver Sarah Connors mais de détruire Skynet à la source en tuant son créateur. Un scientifique qui a basé ses recherches sur les restes d’une machine découverte dans une usine désaffectée cela va de soi. Publié quelques mois avant la sortie de Terminator 2 sur les écrans, Tempest en annonce les enjeux apocalyptiques mais pas que puisque la troupe de T-800 envoyés à leur trousse ont découvre la première femme Terminator (comme Terminator 3) et un humain cyborg à la nature assez proche du Marcus Wright de Terminator Salvation. Aujourd’hui collaborateur privilégié de Mike Mignola sur le Hellboyverse, John Arcadi expérimente avec les quelques codes établis dans le film de 85 et préfigure sans le savoir les conclusions à venir des scénaristes hollywoodiens.
Au-delà de l’aspect presque « historique » de l’album, de ce Terminator Part II alternatif, Terminator Tempest est aussi un sacré divertissement qui capture méchamment tous l’esprit des actionner de l’époque.