SHANGRI-LA FRONTIER T.1
シャングリラ・フロンティア~クソゲーハンター、神ゲーに挑まんとす~– Japon – 2020
Genre : Fantasy, Action
Scénariste : Kata Rina
Illustrateur : Fuji Ryôsuke
Éditeur : Glénat
Pages : 208 pages
Date de Sortie : 08 septembre 2021
LE PITCH
Sunraku est un passionné de jeux vidéo un peu particulier, qui voue sa vie à s’essayer aux pires “bouses“ : scénario bancal, bugs dans tous les sens… il se délecte à déjouer tous ces pièges ! Mais lorsqu’il décide pour une fois de s’attaquer au MMORPG Shangri-La Frontier, un Greatest Of All Time aux trente millions de membres inscrits, il ne se doute pas qu’il devra faire preuve de tous ses talents pour venir à bout d’une épreuve encore plus corsée. Et tout ceci, affublé d’un masque ridicule !
Free to play
Évènement manga de la rentrée pour Glénat, Shangri-La Frontier est l’une des dernières grosses productions de Weekly Shōnen Magazine. Une nouvelle exploration dans le petit monde déjanté des MMORPG mais en compagnie d’un gamer qui en maîtrise les arcanes, et qui ne va pas flipper pour un petit bug de rien du tout.
Cela devient assez classique aujourd’hui, mais Shangri-La Frontier a déjà connu une première vie avant de devenir un manga. Un récit et un univers que la Kodansha est effectivement allé chercher du côté des light novel, ici prépubliée sur internet par l’auteur Kata Rina. C’est elle-même (lui-même ?) qui se charge en personne de son adaptation en BD, avec comme acolyte l’illustrateur Fuji Ryôsuke, pour l’instant seulement croisé sur les deux tomes de L’Attaque des titans Lost Girls, et qui confirme sérieusement ici les espoirs que l’on avait pu placer en lui. Si ses designs restent relativement classiques, sont trait est assuré, expressif, maîtrisé et surtout extrêmement dynamique autant dans ses poses et mouvements que dans le découpage des nombreuses confrontations avec la faune vindicative du monde de Shangri-La. Un univers virtuel que Sunraku se décide enfin à explorer après de trop longues heures passées à craquer le moindre recoin de tonnes de jeux en VR totalement foirés. Un champion des bugs, des glitchs, des hit box à la rue, des fossés scénaristiques et des productions sans le sou, qui s’ébahie devant l’immense potentiel et la plastique d’un véritable GOTY blindé de milliers de joueurs en ligne.
Respawn point
Sauf qu’avec son esprit biaisé, sa manière particulière d’aborder un titre de cette envergure, il risque bien de désarçonner les développeurs et d’accéder à des zones et des ennemis uniques (ici le gigantesque et mortel Lycaon et un détour par le joyeux pays des lapins) et de craquer l’expérience. D’ailleurs dès sa création d’avatar, Sunraku se démarque en plaçant tous ses espoirs dans les stats de chances et d’habilités, quitte à se retrouver en caleçon et avec un étrange masque de volatile. L’auteur du manga connaît parfaitement les codes des jeux vidéo, des RPG et de leurs versants en ligne, et réussit assez brillamment à restituer des plus sérieusement les sensations d’un joueur lâchés dans ces premières heures de jeux, les scripts des PNJ accélérés à outrance, ses stratégies mises en place pour collecter quelques loots rares et une bonne dose d’EXP et surtout sa manière d’appréhender les premiers ennemis avec d’authentiques patern ou des faiblesses bien dissimulées. On s’y croirait, tout comme dans la mise en place d’un lore vaste, dont on sent bien que de nombreux éléments ne se dévoileront que dans les volumes à venir (déjà 5 au Japon), mais toujours avec un regard décalé porté par le jeune héros qui, sans tomber dans la parodie lourde, offre une bonne dose d’humour à l’ensemble créant une authentique connivence avec le lecteur.
Un très bon début pour une série qui laisse entrevoir une portée beaucoup plus vaste qu’un hardcore game massacrant du goblin bondissant dans les bois. Très fun.