RED SONJA – L’AUTRE MONDE T.3&4
Red Sonja #12-20 – Etats-Unis – 2018
Genre : Fantasy, Action
Dessinateur : Carlos Gomez
Scénariste : Amy Chu, Erik Burnham
Nombre de pages : 144 et 112 pages
Éditeur : Graph Zeppelin
Date de sortie : 27 novembre 2024
LE PITCH
De retour à l’âge hyborien, où l’épée et la magie font loi et où l’hydromel coule à flots, Red Sonja découvre que son pays est sous l’emprise d’une magie noire qui le mène droit vers les ténèbres. Il est évident que c’est l’œuvre de son ennemi juré, Kulan Gath… Même si le sorcier est plus puissant que jamais, Red Sonja n’est pas prête à laisser l’Hyrkanie aux Enfers. Le règlement de comptes est proche !
Retour au bercail
Double (voir triple) actualité pour la belle rouquine chez Graph Zeppelin pour novembre 2024 puisqu’en plus de la conclusion de la trilogie de Gail Simone, l’éditeur propose enfin la suite de la plus longue série dire « L’Autre monde ». Une approche beaucoup plus classique, quoique, mais indéniablement efficace et profitant pleinement des illustrations parfaitement dynamiques de Carlos Gomez.
Entamée en 2017 chez Dynamite, cette série régulière affichant sobrement l’habituel logo en guide de titre, avait eu l’idée saugrenue de balancer, à l’issue d’un terrible combat contre l’un de ses sorciers tout puissant que détestait Conan, dans une Amérique tout à fait contemporaine. Un voyage à travers les dimensions, ou le temps, à la façon de Star Trek IV ou Les Maitres de l’univers jouant dès lors sur le choc des cultures et le regard aussi curieux qu’amusé que la grande guerrière pouvait poser sur le monde occidental moderne. Mais toute récréation a une fin et après avoir poursuivi un Kulan Gath reconverti en chef d’entreprise à col blanc (forcément), il est temps de revenir à la maison et achever cette longue épopée improbable. Voyage en sens inverse donc, avec quelques années de retard et même un petit détour aux enfers question de pimenter le tout, avec en ligne de mire le sauvetage d’un nouveau royaume sous le joug du terrible sorcier. Une nouvelle histoire de magie noire, de régime tyrannique et de rébellion menée par la rouquine (avec même une double maléfique en bonus), qui enchaine dans le quatrième album sur un retour en fanfare du côté de la Cimmerie pour replacer sur le trône un honorable guerrier déchu (qui n’est pas sans rappeler…) et lui restituer son épée magique.
Plein les écailles
Clairement, Amy Chu (Summit, Dejah Thoris…) et Erik Burnham (Ghostbusters, TMNT…) n’entendent pas réinventer l’univers de Robert E. Howard ou pousser une réflexion inédite sur le mythe de l’héroïne, mais simplement délivrer à chaque épisode son joli lot d’aventures, de combats, de litres de bières engouffrées et de magie attendus. Sonja s’amuse avec ses acolytes du moment (un magicien échappé de New York et deux mercenaires plutôt bavardes) et à plonger systématiquement dans la mêlée la crinière au vent. Du divertissement pas prise de tête mais bien dosé, multipliant les péripéties, les personnages et les (toutes) petites surprises qui offre effectivement un angle plus pop et justement très comic aux contrées popularisées au départ par un certain barbare. On est clairement plus ici dans du Conan Le Destructeur ou Kalidor que dans le film de John Milius, mais le plaisir est bien là, en particulier grâce au style toujours dynamique et enlevé de Carlos Gomez (Spectacular Spider-Man, Fantastic Four, Pathfinder…), mettant pleinement en valeur les grandes scènes de batailles, toujours très Fantasy, et renouant surtout parfaitement avec une Red Sonja « à l’ancienne ». Toujours vêtue de sa très courte côte de maille en écailles de dragon, elle ne cache absolument rien de ses formes athlétiques et pulpeuses, indéniablement désirables et sexy, sans que jamais les planches de glissent vers le vulgaire.
Une beauté naturelle en somme, pure créature de BD, qui n’a manifestement pas fini de faire tomber les tyrans, de sauver la veuve et l’orphelin… et de chercher des tavernes accueillantes.