Finalement trop peu réputée en France, cette brave Ramba crée à la fin des années 80 par Marco Delizia aura tout de même connu quelques passages en petit format en kiosque et quelques rééditions d’albums du coté de Dynamite. La partie émergée de l’iceberg tant cette parodie affichée d’un certain baroudeur américain et sauveur du monde bien connu en a fait des belles et des pas mures. Mais après avoir connu une petite retraite anticipée, Une heure à tuer marque cependant son véritable retour aux affaires, mais toujours imaginés par son auteur historique. On la retrouve donc rangée des voitures, rongeant son frein et son ennui comme shampouineuse dans un salon de coiffeur. Plus de massacre de soldats et de méchants à l’horizon, ni même manifestement de parties de jambes en l’air concluante… Ramba c’est plus ce que c’était ! Heureusement voilà son instructeur qui l’extirpe de son triste quotidien pour l’envoyer aux basques de deux jeunes violeurs ayant profité d’une gentille professeure de Tennis.

New Blood

Rien de bien mirobolant et le scénario va effectivement à l’essentiel, mettant immédiatement Ramba sur leur chemin, les embarquant dans la foulée pour quelques galipettes sur la plage avant de leur casser la nuque et leur placer une balle dans le front. Tout n’est que prétexte ici à quelques blagues visant bien bas sous la ceinture, une ou deux situations cocasses, et surtout des ébats sexuels bien bourrins et bien en chairs. Souvent en tenue plus qu’aguicheuse, la terriblement bien roulée Ramba en fait des caisses entre barbare moderne, castagneuse vénère et boudeuse frustrée. Une lecture qui amuse gentiment et divertit sobrement les fans de BD X classique, mais qui vaut effectivement ici surtout le détour pour la présence aux pinceaux d’Andrea Bulgarelli. Un artiste particulièrement doué, auteur déjà de quelques fumetti plutôt gothiques dans son pays d’origine, et qui combine un mélange très aguichant de classissisme érotique à l’italienne avec des prouesses plus virtuose qui de par les compositions, les postures et la dynamique de ses créatures, et en particulier Ramba, n’est pas sans rappeler parfois le maitre John Buscema. Ses illustrations classés X s’avèrent effectivement très efficace et démonstratives, mais c’est surtout quand la dame joue les pin-ups que son talent se fait particulièrement évident. Si l’album reste assez sympathique, mais assez anecdotique, on serait quand même bien curieux de voir ce que le monsieur pourrait donner sur un titre moins raz la salle de jeu.