C’est dans les vieux pots qu’on fait la bonne soupe. Et Kyle Higgins n’a certainement jamais prétendu le contraire s’inspirant largement, et sans une once de honte, d’univers comics qu’il avait déjà largement explorés lui-même ou qui avait nourris ses lectures de jeunesse, pour donner naissance à sa série Radiant Black. Un nouveau super-héros qui découvre difficilement ses pouvoirs, tente de les utiliser pour la bonne cause, trébuche et accumule les maladresses, un peu comme pouvait le faire Peter Parker longtemps avant lui. Mais il n’est pas seul puisqu’on découvre assez rapidement d’autres Radiant, revêtus de costumes de couleurs rouge, rose et jaune choisis par une entité extraterrestre pour défendre la terre d’une armée robotiques en approche. Depuis Bioman, rien n’a changé. Bien que effectivement, le scénariste ne fait que poser ces bases pour mieux jouer avec et les inscrire dans un monde plus réel et parfois même plus cruel. L’excellent twist du premier tome, écartant le premier héros pour donner le costume à son pote Marshall, beaucoup plus intéressé, poissard et fort en gueule, reste une excellente trouvaille qui trouve dans le second tome des échos passionnants.

Nouvelles générations

Un jeune homme qui justement malgré ses prouesses super-héroïques peine encore à trouver sa place autant comme Radiant Black que comme amis, hanté par la culpabilité et la jalousie. Si Marcelo Costa met toujours autant en avant un style épuré et une dynamique constante, préservant un ton fun et spectaculaire, c’est dans les petits moments d’introspection que Radiant Black fonctionne le mieux. Ainsi le #9 est entièrement dédié à ses errances, aux journées passées à maugréer sur le perron de sa maison, ses visites auprès d’un Nathan dans le coma et ses échecs successifs dans sa volonté de faire aimer Radiant Black par le plus grand nombre. Comme toute bonne série du genre se sont les personnages qui doivent faire fonctionner le récit et c’est d’ailleurs au tour de Radiant Pink, ou Eva de son vrai nom, qui après avoir été très présente aux cotés de Black, qui est mise en exergue dans l’épisode final signé par les invités Meghan Camarena (youtubeuse comme le personnage) et French Carlomagno (Magic) et qui évoque ses origines propres. Entre la vision d’une guerre cosmique qui s’approche des portes de notre galaxie, un voyage introspectif dans une réalité hors du temps et les conséquences pas toujours heureuses de l’arrivée de ces technologie alien sur notre planète, il y a largement de quoi faire dans Radiant Black, mais toujours avec une petite note d’humour et un soupçon d’émotion en plus. Toujours fun et prenant.