PUMPKIN NIGHT T.1
パンプキンナイト – JAPON – 2016
Genre : Horreur
Dessinateur : Seima Taniguchi
Scénariste : Masaya Hokazono
Nombre de pages : 180 pages
Éditeur : Mangetsu
Date de sortie : 04 octobre 2023
LE PITCH
Ce soir, Asumi Nakatani a gagné une nouvelle followeuse sur les réseaux sociaux : la mystérieuse « Pumpkin Night ». Peu de temps après, elle reçoit une menace de mort… avant d’être sauvagement assassinée, le soir même, par une jeune fille avec une citrouille en guise de masque. Kazuya, à l’autre bout du fil, reçoit lui aussi un avertissement. Ses amis et lui seront les suivants ! Serait-ce une simple coïncidence ? Une fois qu’elle vous a pris pour cible, impossible d’échapper à Pumpkin Night… Rien ni personne ne pourra l’empêcher d’assouvir sa soif de vengeance !
I Know What You Did
Un nouveau croquemitaine moderne voit le jour : Naoko. Une adolescente bien perturbée qui cache son visage derrière un masque grotesque de citrouille et massacre ses anciens camarades de classe qui l’ont harcelé au collège. Un slasher Grand Guignol façon manga.
Le pitch initial est donc, il faut l’avouer, relativement basique : une ancienne victime, à priori un peu étrange et limitée, finit par s’évader de l’hôpital psychiatrique où ses jeunes bourreaux pensaient qu’elle passerait le restant de ses jours, et entreprend de les éliminer un à un. Plus ou moins le b.a.-ba du slasher lambda des années 80, mais remisé ici dans le contexte scolaire japonais. Auteur de nombreux mangas d’horreur, Masaya Hokazono avait déjà montré avec Freak Island (très influencé par Massacre à la tronçonneuse) qu’il était un grand amateur, et un connaisseur, des classiques du cinéma d’horreur américain, mais qu’il savait justement repousser plus loin les limites de ces références. Ici une fois encore, il entreprend d’appuyer méchamment et sadiquement sur tous les aspects les plus glauques et les plus dérangeants du slasher. La tueuse en elle-même, s’exprimant avec une voix de petite fille au léger défaut de prononciation arbore un rictus figé qui apparait toujours sous une imposante tête de citrouille en contraste totale avec les mignons costumes de la lycéenne à jupette.
Citrouille tambouille
Un look détonnant et des meurtres extrêmement violents tranchant dans les chairs, éventrant ses cibles, les perforants de part en part, réduisant souvent les visages en bouillie sous les multiples coups assénés avec une sauvagerie froide. Ses cibles regroupées autour du jeune Kazuya, manifestement le héros du manga, ont beau tenter de mettre en place un plan pour la contrecarrer, ce premier tome ressemble plutôt à un jeu de massacre bien barbare, laissant profs, policiers, chauffeurs de taxi et livreurs amazon qui passaient par là sur le carreau… Et une pauvre gamine au visage défoncée et brulée vive dans un crématorium hurlant de douleur sur la table d’opération des urgences. Le scénariste ne craint pas le sadisme, et l’artiste Seima Taniguchi (révélé par Tsumikuumono, inédit en France) jubile avec complaisance dès qu’il s’agit de décrire par le menu les détails les plus gores de ces exécutions spectaculaires. Au-delà d’une maitrise impressionnante du détails anatomique craspec, l’illustrateur démontre de toute façon un véritable talent pour jouer sur les visages extrêmement expressifs de ces personnages, pour donner corps à leurs douleurs ou à leur peur, et creuser une ambiance bien sombre par un trait précis et fouillé qui peut tout aussi bien se montrer vif et dynamique dès que l’action accélére, faisant même passer l’excès et l’improbable (à l’instar de cette poursuite en moto détournant quasiment l’un des plus célèbre plan d’Akira) comme une lettre à la poste.
Pour l’instant essentiellement porté sur l’action et les effusions d’hémoglobine et de morceaux de chairs, Pumpkin Night en met effectivement plein la tronche aux amateurs de manga pour public très avertis. Espérons juste que le scénario a un peu plus de tripes à étaler pour la suite.