POWER RANGERS : THE PSYCHO PATH
Etats-Unis – 2019
Genre :Super-héros, Action
Dessinateur :Giuseppe Cafaro
Scénariste : Paul Allor
Nombre de pages :112 pages
Éditeur :Vestron Comics
Date de sortie :21 juin 2024
LE PITCH
Andros (le Ranger rouge de ‘Power Rangers : Dans l’espace’) Karone (la Ranger rose de ‘Power Rangers : L’Autre Galaxie’) doivent faire face au retour des PSYCHO RANGERS, créés par Karone lorsqu’elle était encore la maléfique Astronema. Ils sont venus sur la planète KO-35 pour retrouver leur chef perdu, et ils ne partiront pas sans elle ! Mais pourquoi les Psycho Rangers veulent-ils retrouver Astronema, et quel sinistre plan le Psycho Ranger vert prépare-t-il ? Découvrez-le dans ce nouveau Récit Complet Power Rangers !
Les couleurs du mal
Entre deux grandes séries centrales dédiées aux fameux Power Rangers de Saban, Vestron explore aussi d’autres frontières comics de la licence, comme quelques one shot venant creuser les tréfonds de l’univers des différentes séries et le devenir de personnages iconiques… Et pour les fans hardcore, les Pycho en font partie.
Retour à la fin des années 90, durant la période des Power Rangers in Space, où de terribles doubles maléfiques, les Psychos, entièrement dévoués à l’annihilation des Rangers firent leur apparition. Non pas des clones, mais de pauvres jeunes gens zombifiés, recrées et contrôlés par la terrible Astronema, princesse des ténèbres pour les intimes… elle-même victime d’un sort du très méchant Dark Specter. Une troupe de vilains récurrents, pas toujours bien effrayants (comme c’était souvent le cas dans la série), mais qui séduisirent immédiatement les jeunes spectateurs et dont l’histoire se prolongea largement dans les différents comics par la suite, dont ceux produit par Boom Studio. A l’instar de cet album à part qui revient quelques années après sur leur destinée. Entre-temps Astronema est redevenue Karone, sœurs d’Andros le Ranger Rouge et ayant elle-même revêtue la tenue Rose. Et lorsque le Psycho Ranger vert que tout le monde croyait mort réunit toute l’équipe, leur attention se tourne forcément vers leur « mère » afin de relancer leurs désirs de conquête. Reposant sur des racines profondément enfouies dans quelques heures de télévisions et une bonne centaine de pages de BD, The Pycho Path est, il faut l’avouer, surtout une lecture pour les habitués, qui sauront immédiatement où en sont tel ou tel personnage, expliquer l’évolution de leurs motivations et leurs antagonismes.
« chacun sa route… »
Un peu compliqué pour un nouveau venu ou un lecteur occasionnel, mais Paul Allor (scénariste croisé sur quelques titres G.I. Joe ou TMNT) s’efforce vraiment de donner une saveur toute particulière à son récit en laissant, par exemple, les Ranger plus ou moins dans l’ombre, se concentrant vraiment sur la relation entre Karone et ses anciennes victimes. Plutôt qu’un défilé de transformations et de scènes d’action cosmiques (il y en a quand même deux-trois), il s’attache vraiment à décrire comment la jeune femme ayant elle-même connu le chemin de la rédemption, s’efforce de ramener les Pychos à leur humanité, à une autre morale et une indépendance apaisée. Cela peut se faire de manière un peu caricaturale avec une soirée cinéma popcorn devant un bon vieux western (cela reste du Power Rangers tout de même…) mais aussi en confrontant les anti-héros à leurs ambiguïtés et leurs désirs profonds. Un aspect réflectif plutôt original dans cet univers, et qui démontre à nouveau tout le bien que peuvent apporter les comics (et en particulier depuis que Boom ! en a la charge) à une licence qui n’était tout de même pas franchement connue au départ pour sa profondeur et sa maturité. Une publication qui devrait donc certainement plaire aux fans de la série historique, surtout qu’ils vont y retrouver le dessinateur Giuseppe Cafaro (Red Sonja, Soulfire…) qui avait justement livré une très bonne prestation sur le précédent Soul of the Dragon. Là encore, sans trop s’empêtrer dans un photoréalisme ou une ressemblance appuyée avec les acteurs connus, il en capture très joliment l’essence et l’énergie et assure un joli dynamisme à l’ensemble avec un trait léger mais vif, un découpage solide, profitant dans la foulé des couleurs bien flashy du collègue Marcelo Costa (Radiant Black).
Un petit comic et une parenthèse dans la grande histoire des Power Rangers mais faite avec amour.