PORCHERY
Swine – Etats-Unis, France – 2021
Genre : Horreur
Scénariste : Tyrone Finch
Illustrateur : Mauricet
Editeur : Les Humanoïdes Associés
Pages : 144
Date de Sortie : 19 mai 2021
LE PITCH
Condamné à tort pour le meurtre de sa femme, Ellis jure de se venger. Avec l’aide de sa belle-sœur Zoey, il retrouve les assassins : des cochons démoniaques. Cette « légion » de démons issus de la Bible constitue une menace aussi funeste qu’incroyable contre l’espèce humaine entière, dont seule une traque aussi gore qu’acharnée pourra venir à bout.
Le cochon est dans le maïs
Nouvelle création transcontinentale pour Les Humanoïdes associés avec Porchery, dont la publication française précède de quelques mois l’américaine. De toute façon la charcuterie c’est toujours meilleur frais. Ça évite la salmonelle.
Produit sous l’égide des Humanoïdes Associés donc, cette création a comme il se doit un pied dans la BD franco-belge avec le dessinateur Mauricet (Les Profs… mais aussi quelques Harley Queen ou Superman), et un autre à l’autre bout de l’atlantique avec Tyrone Finch, producteur / scénariste sur des séries comme Parents à tout prix et Station 19, et créateur de comics chez Ahoy Comics. C’est d’ailleurs pour des backups stories du titre Bronze Age Boogie, Major Ursa, que Finch et Mauricet ont entamé leur collaboration. Une équipe qui roule comme vient le prouver cette nouvelle création originale Porchery, ou Swine en anglais, grosse série B bien délirante qui fait de nos charmants petits cochons roses des enfants du démon bien décidés à reprendre leur digne place sur la terre de leur créateur. Des cochons oui, pas doux pour un sou et qui fonctionnement comme une meute affamée, éliminant sans hésitation le moindre humain qui percevrait leurs méfaits et leur vraie nature. Ellis et Zoey, désormais unis pour venger la mort de Zoey, épouse de l’un et sœur de l’autre, vont plonger, dague magique à la main, dans un combat millénaire qui les dépasse.
Entre côtes
Un pitch assez délirant mais que le scénario s’amuse à creuser et à mêler par flashbacks aux récits bibliques ou aux grandes catastrophes qu’a connue l’humanité au cours de sa courte existence, faisant de ces porcelets répondant au nom de légion (tant qu’à faire) notre plus vieil ennemi… et le plus improbable. Amusant, surtout que Tyrone Finch ne se prend jamais au sérieux, multiplie les incongruités (dont ce gentil cochon au casque en aluminium sur la tête), et surtout fait glisser rapidement l’ensemble dans un bon vieux délire fun et gore typique des années 80’s. Les derniers chapitres entre expériences à la Frankenstein, échanges de corps et massacres viandards sont assez réjouissants, même si la narration peut sembler parfois un peu précipitée, un peu chaotique. Pas vraiment le temps dans cette course effrénée de creuser les personnages, de les rendre plus proches ou sympathiques, Porchery est là pour se marrer avec une petite injection de mauvais goûts. Très loin de ses planches comiques pour Les Profs ou Cosmic Patrouille, Mauricet fait ressortir son efficacité comic, délivrant une prestation vive et énergique qui appuie fermement le plaisir de lecture.
Un petit divertissement bien dosé donc, qui sans doute aurait tout de même mérité à explorer un peu plus nettement, et avec plus de férocité, les liens réels et souvent bien tristes qui relient l’humanité aux pauvres cochons, afin de faire véritablement de ce sursaut des lardons une belle vengeance inversée.