A cheval encore sur l’année 2022, les titres qui composent cette première partie de l’event Planet Lazarus ont été savamment orchestrés depuis de nombreux mois par Mark Waid et ses camarades scénaristes qui avaient disposés quelques éléments dans les premiers numéros de Batman Superman World’s Finest, Robin Infinite ou Dark Crisis (entre beaucoup d’autre). A l’arrivée les évènements se recentrent sur la mini-série proposée ici en ouverture, Batman Vs Robin, où le fils de Bruce Wayne possédée par Nzeha décide d’éliminer son père et la batfamily tendis que le démon en personne s’efforce de conquérir tous les artefacts magiques de l’univers DC. La résultante ? Une explosion détruisant l’ile Lazarus (d’où provenait le liquide de résurrection de R’as Al Ghul) qui provoque des plus diluviennes de ce produit magique sur toutes la planète. De nombreux humains se transforment en démon ou en super-héros aux pouvoirs inédits. Les personnages connus doivent désormais travailler avec des pouvoirs hiératiques, disparus ou devenus trop dangereux, tandis qu’une ancienne créature mythologique chinoise se lance dans un vaste projet de conquête et de vengeance. L’occasion comme tout crossover de cette échelle de faire s’affronter, toujours de manière éphémère, des héros célèbres, de ramener sur le devant de la scène des figures secondaires un peu oubliées et de remodeler les titres, univers et chronologies qui commençaient à devenir embarrassants.

La tempête du siècle

Une méthode éprouvée depuis longtemps chez l’éditeur, mais qui prend ici cette étrange forme de mini-série de départ suivie de multiples one-shot et d’épisodes tie-in qui chacun leur tour s’attardent sur une branche ou un personnage touché de multiples façons par les évènements. Outre Batman et sa progéniture, on retrouve naturellement le jeune Superman, Supergirl, Lex Luthor, Martian Manhunter, The Question, la famille Shazam Wonder Woman et les amazones… mais aussi un certain Monkey Prince. Un héros lancé en 2022 par Gene Luen Yang et qui s’avère une modernisation et une ré-imagination du fameux texte ancestral « Le voyage en occident » (oui, celui qui servit de base à Dragon Ball). Par la part importance de la magie et des mythes chinois dans le contexte de Planète Lazarus, celui-ci, et ses camarades ou ennemis, deviennent naturellement assez importants dans les pages du présent recueil… Sauf que le Monkey Prince #10 est la première traduction de sa série en France. Cela et la surmultiplication des références aux évènements des années passés, aux différentes situations des nombreux personnages utilisés et la mise en place d’un nouveau départ pour DC, Planete Lazarus n’est pas toujours des plus faciles à suivre sans son petit carnet mémo. Heureusement que l’accent est largement mis sur les délires apocalyptiques et l’action à grande échelle.

Ultra divertissant et spectaculaire, Planète Lazarus s’offre tout de même les prestations toujours remarquables d’artistes comme Mahmud Asrar (Supergirl, Conan The Barbarian), Francis Manapul (The Flash, Justice League) ou Bernard Chang (Wonder Woman, Green Lantern Corps), question de mettre tout le monde d’accord. Ok c’est une grosse machinerie, mais comme souvent avec DC Comics c’est particulièrement bien foutu.