PANDORA SEVEN T.1
パンドラセブン – Japon – 2021
Genre : Fantastique
Dessinateur : Yuta Kayashima
Scénariste : Yuta Kayashima
Nombre de pages : pages
Éditeur : Soleil Manga
Date de sortie : 07 février 2024
LE PITCH
Lia, une jeune humaine élevée par une mère dragon, est la seule de son espèce sur la petite île où elle vit paisiblement entourée de nombreuses créatures fantastiques. Mais ses jours heureux prennent fin quand une armée d’humains sanguinaires débarque pour dévaster son île dans le seul but de récupérer la boîte de Pandore !
Out of the Box
Il ne faut jamais juger un livre par sa couverture… Ou par ses premières pages toutes mignonnettes et joyeuses… Pandora Seven n’est ainsi pas qu’une petite friandise peuplée de monstres gentils et de bons sentiments et réserve quelques surprises.
Dans un monde lointain, une humaine vie en harmonie sur une ile peuplée de races étranges et variées. Adoptée par un dragon, elle ne rêve que de rencontrer un jour d’autres humains et de les faire venir chez elle pour qu’ils découvrent le bonheur pacifique qui est le sien. Avec ses traits gentiment arrondis, sa ligne simple et fraiche, ses designs de créatures aussi évocateurs qu’un ancien Dragon Quest, Yuta Kayashima installe une atmosphère de Fantasy naïve et bucolique… Jusqu’à ce qu’une armée humaine n’envahissent les lieux, à la recherche d’un artefact appelé la Boite de Pandore, et ne massacre toute la population. Une transition abrupte, violente, entre les espoirs de jeune fille de l’héroïne, Lia, devenue désormais détentrice par accident des pouvoirs de la fameuse boite, et la réalité qu’elle va découvrir peu à peu en compagnie du lecteur. Sans jamais totalement se départir justement d’illustrations lumineuses, toujours en quête d’une émotion presque larmoyante, Pandora Seven, place sur le chemin de la jeune fille un soldats sadique et vicelard qui manque de la violer, un lion de feu qui ne cesse d’être torturé par ses geôliers et une sorcière censée l’aiguiller dans son aventure qui se met à faire des expérimentations particulièrement douloureuses sur elle.
hors de sa coquille
Le visage d’ange de Lia, presque une caricature d’un manga de ce type avec un petit quelque chose des premières publications de Masakazu Katsura (I’s, Zetman…), se déforme alors, comme d’autres personnages qu’elle croise, envahis par des expressions exacerbées, imposant d’emblée un étonnant contrastes. Pandara Seven joue en l’occurrence constamment sur cette ligne curieuse donc entre une simplicité apparente et une noirceur déjà bien perceptible. En particulier chez les deux « vilains » pour l’instant identifiés et représentant d’une armée humaine nourrie par l’obscurantisme religieux et la dictature idéologique, Rhodan qui se plie volontiers à cet ordre destructeur (son visage en ressortira brûlé à vif) et Celys, fière générale dans les premières pages et qui connait d’ores et déjà une lente décadence. Comme il l’avoue lui-même dans la postface du volume, le récit de Pandora Seven a connu de nombreux changements et ré-aiguillage lors de sa gestation, et cela se ressent parfois dans le rythme frénétique des évènements, les nombreux revirements qui s’enchainent mais aussi dans une sensation constante de collage qui semble constituer l’univers du manga.
Une bonne dose d’heroic fantasy donc, quelques doses de science-fiction, des amorces de réflexions politiques et mystiques, on se croirait bien souvent dans une adaptation en BD d’un ancien RPG des années 90. Ces titres où les origines de l’héroïne viendront forcément bouleverser tout le récit, ou l’ennemi d’autrefois deviendra potentiellement un compagnon d’aventure, où un gentil jeune dragon sert autant de deus ex machina que d’alibi comique, et où bien entendu le background ne se révèle qu’au gré des quêtes principales ou secondaires. Un hommage à quelques souvenirs de Final Fantasy sur Super Famicom ? Peut-être, mais en tout cas le titre est édité au Japon par Square-Enix…