OUROBOROS T.1 : L’AMULETTE DE SALADIN
France – 2022
Genre : Fantastique
Scénariste : Ceyles, Olivier Pinard
Illustrateur : Ceyles
Éditeur : Soleil Éditions
Pages : 48 pages
Date de Sortie : 02 février 2022
LE PITCH
Dans le désert, des bédouins veillent sur Xiao, un petit garçon dont les oracles prédisent qu’il provoquera la chute de la Reine des Dragons, sa mère. Azram, aventurier charismatique et énigmatique, a volé l’amulette de Saladin qui contient l’élixir qui permettra à Xiao de vaincre sa moitié dragon et de sauver le monde. Mais le vol de l’amulette a réveillé des êtres aux pouvoirs surnaturels…
Le lézard et le magicien
Illustrateur particulièrement bien installé dans la maison Soleil, le dessinateur Ceyles (Slhoka, Les Archives d’Okrane) se lance cette fois-ci dans un univers de son propre cru avec Ouroboros. Un thriller fantastique dans un monde parallèle où les dragons présideraient au destin de l’humanité.
Question de bien mettre dans l’ambiance et de poser frontalement le cadre des évènements à venir, ce premier album s’ouvre sur une nouvelle genèse. Un retour à l’aube d’une planète stérile rendue vivante par une mère dragon, puis régulièrement visitée par celle-ci et sa progéniture au cours des millénaires et des siècles. Jusqu’à une série de confrontations avec la jeune humanité qui va pousser les représentants de cette espèce mythologique à se dissimuler parmi celle-ci. Quitte à s’accoupler avec eux et à donner naissance à des hybrides particulièrement crains. Bien entendu, il est question au détour d’une phrase d’une prophétie préparant au retour d’une nouvelle mère-dragon… Délivrée en quelques pages, ce prologue ne prépare pas forcément totalement à ce qui va suivre dans les pages suivantes. Il y est bien question d’un monde toujours en guerre contre les représentants des différentes familles de dragons, mais le décors typé Moyen-Orient, la courte chasse au trésor autour d’un artefact mystérieux et le voyage spirituel qui s’en suit, ne viennent pas forcément éclairer la direction que veut prendre la série.
Qui se mord la queue
De la même façon, décrit comme un grand aventurier, héros malin et insaisissable, Azram reste presque en retrait dans les évènements décrits, sorte de mentor sorcier mais dont on peine encore à comprendre les motivations. Retrouvant les environnements orientalistes de Totem qu’il avait illustré en 2008, mais bien évidement avec un trait bien plus assuré et un découpage bien plus pêchu, Ceyles offre une nouvelle fois de très jolies planches, dynamiques et efficaces, et manie parfaitement ce mélange attendu entre contemporain et fantasy. Une touche visuelle surtout mise en valeur dans l’introduction et dans la rencontre mystique avec l’esprit dragon qui habite le petite garçon qu’Azram s’efforce de protéger. Deux grands moments où la narration plonge vraiment dans le cœur du sujet, mais qui d’un même mouvement rend le reste assez terne. Surtout qu’une fois encore, malgré une trame assez resserrée, on ne sait jamais vraiment qui est qui dans cette affaire à cause de dialogues passe-partout et d’évènements peu percutants. Sans véritable ligne directrice pour le tome à venir, sans véritable accroche, pour nous tenir en haleine, Ouroboros sonne un peu juste.