MURDER LOCK T.1 À 5
マーダーロック-殺人鬼の凶室 – Japon – 2020
Genre : Horreur, Thriller
Dessinateur : Ko-Dai
Scénariste : Mizuki Mizushiro
Nombre de pages : 5 x 200 pages
Éditeur : Mangetsu
Date de sortie : 18 septembre 2024
LE PITCH
Surnommé « le mec le plus fort du quartier », Kôtarô Kudô est un jeune lycéen qui vit seul avec sa petite sœur, Hinami. Lorsqu’elle se fait kidnapper, Kôtarô se charge de donner une bonne leçon à ses ravisseurs mais se retrouve alors accusé de leur meurtre. Il devient un criminel redouté, alors même qu’il clame son innocence, et se voit transféré dans une prison pour mineurs un peu spéciale : l’institut de Kokuyô, composé uniquement de tueurs de son âge aux passés troubles….
Mention passable
Alors que Battle Royale fait son retour avec une suite officielle du coté de Delcourt, Mangetsu nous propose l’un de ses lointains rejetons : Murder Lock. Un jeu de massacre entre lycéens psychopathes dont les cinq tomes ont été publiés en simultané, avec pour les collectionneurs, un coffret collector pour ranger tout ça.
La société moderne étant aussi cruelle qu’elle peut l’être, on ne va pas s’étonner que les dérivés du roman culte de Koshun Takami, largement popularisé par l’excellent film de Kinji Fukusaku, aient trouvé un large écho durant les vingt années qui viennent de passer. Rien que du coté du manga, outre l’adaptation officielle et ses suites, le principe de bazarder quelques ados paumés dans un lieu clos et les regarder sadiquement s’entretuer à donner lieu à une bibliothèque particulièrement extensible. Les Death Game sont encore et toujours à la mode comme le prouve ce Murder Lock achevé l’année dernière au Japon, et qui s’intéresse à un nouveau programme gouvernemental. Celui-ci consiste à créer une école pour tueurs irrécupérables et à les former, s’ils survivent aux exercices et devoir à la maison, à devenir des assassins professionnels, domestiqués. Vaste programme, surtout que nos chers candidats sont tous connus pour avoir perpétrés des actes particulièrement sadiques. Une belle brochette de psychopathes allant du pervers sexuel, du nécrophile, à la pauvre fille à personnalités multiples, au serial killer sans âmes et aux détraqués de tous genre aimant rien autant que découper les chairs, voir leurs victimes souffrir et en exposer les restes. Chacun son petit hobby.
Révisions anatomiques
Des eaux particulièrement troubles au milieu desquelles le pauvre Kôtarô Kudô, jeune homme certes violent et combattif mais innocent, se retrouve obliger de naviguer pour espérer retrouver sa sœur si fragile. C’est naturellement lui le héros, moral et refusant coûte que coûte de donner la mort, mais comme les profs sont aussi déglingués que les élèves… ce n’est pas gagné. Un titre qui ne fait pas vraiment dans la dentelle et qui met surtout en avant sa galerie de personnages vicieux (mais pas tous malfaisants) où même les plus charismatiques peuvent finir avec les tripes à l’air ou la tête sur les genoux. Le scénario de Mizuki Mizushiro s’amuse du détournement des fameux codes du récit lycéen (la révision pour les examens, les exposés de groupes, la classe verte…), accentue constamment la violence des événements et les aspects les plus improbables de cette ile piégée, avec une excessivité qui tourne régulièrement au gros bordel gratuit et à la succession de massacres gores. Pas de grandes subtilités en sommes, jusque dans le grand mystère qui entoure le protagoniste principal et les sous-entendus de son prof ultra stylé, cousus de fil blanc, et une trame dont l’accélération dans le dernier tome laisse entendre que la fin de la publication a sans doute été un peu précipités. On ne peut pas fermer les yeux sur tous les menus défauts qui constituent Murder Lock, souvent bien trop bourrin pour son bien, mais on ne peut non plus lui refuser une certaine efficacité.
En refusant de se plomber par des explorations psychologiques trop poussives et se délestant très rapidement de ses petits accents mélodramatique, Murder Lock enchaine les situations dangereuses, les affrontements, les twists et les exécutions avec fermeté, profitant pleinement du trait anguleux et du dynamisme des planches d’un Ko-Dai qui n’est pas le dernier pour appuyer sur les détails malsains. Naturellement ce n’est vraiment pas à mettre entre toutes les mimines.