Alors que les nouveaux épisodes des deux séries Power Rangers, scindées en Power Rangers Unlimited et Mighty Morphin Unlimited, poursuivent vaillamment leur chemin, Vestron revient ici au tout début de la recréation de la licence Saban par Boom Studio ! Une première série autrefois éditée de manière très incomplète par Glénat qui abandonna l’entreprise à son quatrième tome. Une grande partie du titre reste donc inédit chez nous. Une nouvelle collection « intégrale » est donc lancée avec une pagination plus épaisse, ce premier volume regroupant ni plus ni moins que les Ranger Vert Année Un et L’Ère du Dragon noir de l’ancien éditeur. Occasion donc de compléter sa collection (ou de l’uniformiser quand on est un peu maniaque) mais aussi de redécouvrir comment le jeune scénariste Kyle Higgins, futur créateur de l’excellente série Radiant avait largement pavé le chemin pour les futurs équipes créatives.

Couleur espoir

Des épisodes débutant juste après la réintégration de Tommy Oliver, mythique Ranger Vert, au sein de l’équipe après que ces derniers eurent découvert comment il avait été manipulé par la terrible Rita Repulsa. Dans ces pages il est donc bien question de transmutation, de combats titanesques à bord de Zords, de combats acrobatiques contre des vilains plus ou moins interchangeables et même d’un voyage dans l’espace, très solidement mis en valeur par la prestation visuelle d’Hendry Prasetya (Robotech), remplacé par Thony Silas (Venom, Batman Beyond 2.0) le temps d’un épisode. Mais l’accent est tout de même constamment mis sur les personnages, leurs camaraderies, leurs doutes, leurs défiances, polarisés par la présence du torturé (un peu hein) Tommy Oliver. Vrai amoureux du genre, Kyle Higgins respecte à la ligne les codes et l’historique de la franchise Power Rangers, mais lui insuffle déjà un ton passablement moins crétin, laissant les gags lourdauds à la série TV et préférant aborder le groupe d’adolescents avec un peu plus de maturité. Sans en faire des tonnes, les dialogues sonnent plutôt juste, et la trame principale jouant sur l’individualisme d’Oliver, toujours hanté par la sorcière plus machiavélique que jamais, insuffle un peu d’humanité dans les cabrioles masquées des héros.

La série prend encore ses marques et ne s’est pas encore totalement affranchie des épisodes de la série TV, mais reste une prestation plutôt étonnante et solide, en particulier pour les fans cela va de soi.