META-BARON T.7 : ADAL LE BÂTARD
France – 2022
Genre : Space Opera
Scénariste : Jerry Frissen
Illustrateur : Pete Woods
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Pages : 56 pages
Date de Sortie : 18 mai 2022
LE PITCH
Depuis que le Méta-Baron a anéanti l’Empire, les Technos-Technos ont assis leur domination sur la galaxie. Tout bascule lorsque l’épyphite, le carburant des voyages interstellaires, vient à manquer : la planète natale du Méta-Baron est l’unique source d’épyphite. Soudainement, les pires machines à tuer de l’univers se pressent aux portes du Méta-Bunker…
Celui qui est après
Le guerrier le plus charismatique de l’univers de L’Incal poursuit sa grande croisade cosmique sous la plume de Jerry Frissen. Mais Sans-Nom laisse désormais place à sa progéniture, Adal, bien décidé à devenir le nouveau Meta-Baron en, comme le veut la coutume, assassinant le paternel.
Crée par Alejandro Jodorowsky et Mobius dans les pages du monument L’Incal, le Meta-Baron est rapidement devenu l’une des figures les plus reconnaissable de ce trip SF métaphysique et décadent. Bien conscient du potentiel considérable du personnages, autant que de son ordre, le célèbre scénariste lui a même offert une grande saga familiale, La Caste des Meta-Baron, un superbe hors-série, Les Armes du Meta-Baron et une plongée totale dans les racines de cette mythologie avec Castaka. Pourtant après quelques années d’absence, c’est Jerry Frissen (Lucha Libre, Z comme Zombie) qui en 2015 relance la destinée du personnage, faisant de lui l’authentique héros d’une nouvelle virée cosmique et spectaculaire. Bien entendu adoubé par l’argentin en personne, Meta-Baron en fait plus que jamais un anti-héros de BD, une figure bouleversant le cosmos dans un space opera à la fois plus spectaculaire que jamais, et certainement plus accessible dans ses étrangetés. Une proposition aguichante qui a su développer ses propres frontières et entrainer Sans-Nom vers un voyage personnel passionnant et inédit… Pour mieux laisser place aujourd’hui à son fils. Disparu des radars après avoir sauver le monde de la destruction (qu’il avait un peu participé à créer cela dit), Sans Nom à donc laissé un orphelin en colère, Adal dressé par sa mère pour supplanter le géniteur et devenir à son tour le Meta-Baron.
Tu seras un Meta, mon fils
Dans le début de ce nouveau cycle, Jerry Frissen retrouve naturellement des thèmes qui ont souvent travaillé l’écriture de Jodorowsky et la structure de L’Incal et ses dérivés : la quête existentielle, la filiation, le passage à l’âge adulte par le sang et même la romance passionnelle mais consanguine. Des codes hérités du conte à l’ancienne, de la légende orale et de la théogonie antique et qui s’inscrit parfaitement dans ce futur lointain, ces planètes à la biologie alien et aux peuplades extraterrestres variées et souvent portées sur la conquête interplanétaire. D’ailleurs, Adal retrouve un peu la rage et l’abnégation des premiers Meta-Baron illustrés par Juan Gimenez. Un prolongement encore et toujours aussi réussi, entre monstres mutants se transformant en planètes vivantes libératrices et prêtresse nue réveillant la magie d’une énergie fossile bienveillante, désormais illustré par l’américain Pete Woods (Deadpool, Stormwatch, Legion Lost). Une légère prise de distance avec l’hyper réalisme de Valentin Sécher, qui donne à l’album des airs de comics grand luxe, plus dynamique et nerveux, mais néanmoins élégant et classieux grâce à une colorisation fouillée et détaillée. L’amplitude du récit et l’impériosité des Meta-Baron sont intactes.