MARQUÉS T.1

The Marked #1-5 – Etats-Unis – 2019/2020
Genre : Fantastique, Action
Scénariste : David Hine
Illustrateur : Brian Haberlin
Nombre de pages : 176
Editeur : Delcourt
Date de Sortie : 17 mars 2021
LE PITCH
Après des années sans réelle menace occulte, Les Marqués – ces sorcières modernes recouvertes de tatouages qui sont autant de glyphes magiques – utilisent leurs pouvoirs de manière ludique et vivent comme des Rock Stars, jusqu’au jour où une nouvelle forme de magie hybride, terrifiante et destructrice, apparaît… Elles vont devoir assumer pleinement leur rôle de protecteurs de l’humanité.
Peau contre peau
A peine lancé sur les traces du monde Fantasy de Sonata, la petite équipe formée par David Hine et Brian Haberlin, revient sur terre pour lancer une nouvelle série. Marqués où une célébration d’une magie qui marquerait la peau comme le font les plus beaux tatouages. Avec un effet relief en bonus.
Impossible comme entrée en matière de ne pas revenir sur l’approche graphique très atypique de Brian Haberlin, ancien coloriste du tout numérique qui serait devenu, en passant à l’illustration proprement dite, une sorte de descendant de Richard Corbon. Enfin si celui-ci avait franchi le pas de l’illustration infographique et des images de synthèses. Tout ici a donc été créé et travaillé via informatique et palette graphique, permettant en effet de constamment mettre en valeur les différents glyphes qui ornent la peau des héroïnes et donnent naissance à des pouvoirs spectaculaires que n’aurait pas renié un Dr Strange. Des combats ensorcelés à coups de créatures enflammées, de monstres intangibles et de champs de force qui se prêtent parfaitement aux SFX visuels utilisés. Cependant, là où cette modernité graphique séduisait sur Sonata dans sa manière de donner naissance à un monde lointain, lui offrir un relief presque palpable, en s’appliquant sur un décor beaucoup plus contemporain et réaliste, le rendu est souvent moins évident. Les personnages comme sous le poids d’une 3D plaquée manque de crédibilité, de rondeurs et ont souvent tendance, bizarrement, à se déformer de manière assez grossière.
Première couche
D’autant plus dommage que les demoiselles issues de cette communauté wiccan (ou tout comme) sont censées être des plus charmantes, demoiselles fragiles mais courageuses et dernier rempart contre des âmes damnées dont les derniers méfaits dateraient de la Seconde Guerre Mondiale. Avec ses petits airs de Buffy Contre les vampires (il est encore question de Chosen One et de girlpower…), sa manière de plonger dans des pseudos secrets d’état qui revisiteraient l’histoire de l’humanité et les mythes ancestraux, Marqués semble constamment s’engouffrer dans des voies scénaristiques déjà largement explorées par d’autres. A commencer par la grande histoire mutante de Marvel dont finalement nous n’avons ici qu’une adaptation plus gothique et ésotérique, offrant rapidement l’éviction de l’une des jeunes filles, trop attirée par les pratiques hybrides, qui ramène cette dernière dans le giron de militaires beaucoup moins regardant. Une ennemie, un peu, malgré elle, une rebelle qui s’égare que l’on aurait préféré voir devenir l’évocation d’un affrontement entre la tradition et la nouvelle génération, plutôt que cet énième avatar d’un vilain nazi et l’enjeu d’un mini-drame familial peu convaincant.
Jamais désagréable mais bourré de maladresses et de raccourcis trop faciles (l’intronisation express de Saskia et son acceptation totale est assez hallucinante…), ce premier album d’une mini-série de deux, offre une introduction privilégiant l’action et les effets pyrotechniques à l’originalité.