Studio prolifique mais toujours carré à qui on doit la longue série Fairy Tale ou les adaptations des jeux Persona en anime, A-1 Pictures n’a clairement pas inventé la poudre avec Lycoris Recoil. Une dizaine d’épisodes dans le Japon d’un avenir proche devenu la plateforme privilégiée de tous les trafics et des réseaux terroristes. Pour lutter contre cette nouvelle menace le gouvernement à alors mis en place une nouvelle organisation, Direct Attack, presque uniquement constitué de jeunes filles entrainées depuis leurs plus jeunes âges à devenir des armes mortelles. Pourquoi des adolescentes ? Parce que nous sommes bien dans une série un poil fétichiste à la japonaise où ces mignonnes demoiselles en tenues d’écolières ou en kimonos traditionnels, n’hésitent jamais à sortir les flingues, voir la mitrailleuse lourde pour arriver à leurs fins. Plus classique encore, après une légère bavure Takina est envoyé au Café LycoReco pour faire équipe avec l’extravertie Chisato. Une couverture de serveuse ultra discrète, des missions d’entraides aux habitants qui rattrapent rapidement la trame principale (des trafiquants d’armes, des hackers, un traitre et tout le toutim…) et naturellement une amitié qui va peu à peu se forger au-delà des différences.

Un café serré SVP ?

Déjà vu, et pourtant l’efficacité est bel et bien là avec un rythme soutenu, un humour décalé et hystérique qui fait mouche, des héroïnes sympathiques voir touchantes, et des scènes d’action explosives toujours parfaitement animées. Du divertissement basique mais fun, qui a le bon goût de ne tomber justement jamais dans le mauvais goût et le fan service gênant. Plein de petites qualités que l’on retrouve directement dans le premier volume de ce manga toujours en cours au Japon et qui contient plus ou moins les péripéties des deux premiers épisodes de l’anime : l’arrestation foirée en ouverture, l’arrivée de Takina au café, le premier sauvetage d’une jeune femme poursuivie pour une photo prise par inadvertance sur son portable et la rencontre avec le hacker Wallnut se trimballant en déguisement de rongeur. On aurait pu craindre que la structure même du manga resserre un peu trop les enjeux, mais l’adaptation de Spider Lily réussit toujours à trouver le temps pour donner un peu de fraicheur et d’existence aux jeunes filles, voir même à clarifier une enquête un poil bordélique. Surtout, le manga n’a pas été conçu comme un simple produit dérivé et profite de planches très soignées signées Yasunori Bizen. On y reconnait pleinement le style graphique de l’anime, mais sans que les formes soient figés, et l’artiste manie très bien le trait léger, les contours de comédie et un rythme parfois bien nerveux dans les scènes d’action.

Pas incontournable mais aussi fun que l’anime… et c’est exactement ce que les fans attendaient de lui.