LOOKERS ORIGINES
Pandora / Lookers, Treshold #4, 26, 27, 37, 38, 39, 40, 45,47 – États-Unis – 1998/2002
Genre : Érotique, Horreur, Action
Scénariste : Doug Miers
Illustrateur : Patrick Fillion, Tim Seeley, Ivan Abrani, Albert Holoso, Jeremy Rock
Éditeur : Tabou BD
Nombres de Pages : 240 pages
Date de Sortie : 02 novembre 2022
LE PITCH
Lookers avant Lookers & Ember ? C’est Lookers Origines ! Un album consacré entièrement à nos enquêtrices badass de charme. Pour mettre en images cette équipe de choc, il n’a fallu pas moins de 6 artistes et 240 pages pleines d’action et d’érotisme. En bonus, un crossover avec Pandora pour faire la part belle au Mal.
« filles d’aujourd’hui… »
Héroïnes du volume déjà bien chargé intitulé Lookers & Ember, Tanya et Michelle les frangines détectives toujours promptes à plonger corps et âmes pour leurs commanditaires reviennent avec un album intitulé Origines, compilation de certaines de leurs plus rocambolesques et délurées affaires de jeunesse.
Relancées en 2017 par les spécialistes du comics pour adulte Boundless, les aventures de Tanya et Michelle avaient cependant fait leurs premières apparitions au sein de la revue anthologique Treshold garnie de récits bourrés d’action, de demi-dieux, de démons, de magie noire, de violence et d’orgies plus ou moins consenties. Un giron accueillant pour les frangines qui, comme certaines jolies voleuses de Cat’s Eye, s’efforcent de faire perdurer une tradition familiale tout en évoquant un mystère dont on ne découvrira sans doute jamais le fin mot, mais qui surtout ont la faculté assez spectaculaire de se retrouver toujours le nez dans des enquêtes sulfureuses. A l’instar de Tanya qui a manifestement une garde-robe particulièrement fragile car elle se déchire aux moindres accros, et qui de toute façon se dévoue toujours dès lors qu’il faut se mettre à nu pour détourner l’attention. Un peu plus prude (faut le dire vite) Michelle serait alors l’intellectuelle du duo. Celle qui planifie les coups, travaille sa discrétion pendant que l’autre chevauche, suce et lèche avec un bonheur manifestement très partagé. Comme dans leur revival plus récent et déjà dégusté chez Tabou BD, Lookers n’est certainement pas une publication sérieuse, et jouerais plutôt la carte du second degré et de la connivence avec un lecteurs qui n’est pas franchement venu là pour découvrir un chef d’œuvre oublié du 9ème art.
Dans l’affaire jusqu’aux coudes
Le très productif Doug Miers déjà aux commandes sur les épisodes de Hellina, Jungle Fantasy et autres Alley Cat offre avec générosité les situations les plus improbables et les plus déshabillées avec un humour omniprésent, envoyant les demoiselles entre les murs d’un couvent découvrant le saphisme sous l’autorité d’un terrible démon, infiltrer un gang de bikeuses lesbiennes (bin oui forcément), combattre une ninja foufoune à l’air qui n’aurait pas déplu au petit coquin de Go Nagai, sauver l’appendice de Dionisos (le vrai) ou démanteler un réseau de porno profitant de la crédulité des jeunes filles, avant d’y découvrir un club de snuff détenu par ces chers fachos à croix gammée. L’occasion au passage de rappeler que Looker, comme les autres titres de l’éditeur, n’a jamais froid aux yeux et passe allégrement de la sexualité la plus explicite à du gore bien craspecs voir à des sujets presque plus tendancieux encore comme l’inceste. A noter aussi en ouverture de l’album un court récit plus récents faisant croiser la route des deux belles avec la tout aussi célèbre Pandora (autre création de Doug Miers), authentique combattante des forces du mal, et faisant face cette fois-ci à une invasions de morts-vivants.
Du bon divertissement sans prises de tête pour adultes qui voudraient prendre autre chose, mais où il manque tout de même une vraie constance dans l’illustration des planches. Exit ici l’excellent Gabriel Andrade, pas encore disponible en ce début des années 2000, mais un défilé d’artistes beaucoup moins marquant et dont certains à la limite de l’amateurisme. L’éditeur français s’est sans doute senti obligé de compenser ces illustrations pas toujours heureuses en refourguant en fin de tome une nouvelle sélection de couvertures concoctées par les habituels Christian Zanier, Raulo Caceres, Matt Martin ou Renato Camilo avec ce petit jeu habituel des alternatives de plus en plus dénuées puis de plus en plus trashs. Du caviar pour les amateurs…