LES MALÉFICES DU DANTHRAKON : LA DIVA DES PICS
France – 2022
Genre : Fantastique, Comédie
Scénariste : Christophe Arleston, Olivier Gay
Illustrateur : Olivier Boiscommun
Éditeur : Drakoo
Pages : 56 pages
Date de Sortie : 1er juin 2022
LE PITCH
Attention, grimoire mélomane ! Rien ne semble pouvoir arrêter l’ascension de la jeune Ptolomelle, la cantatrice la plus en vue de Carie-du-ciel.Non, rien. À part la guilde des voleurs qui la fait chanter depuis l’enfance. À part ce garde envahissant qui la suit partout après une nuit de beuverie. À part sa sœur brillante mais dénuée d’émotions. À part surtout le Danthrakon, un puissant grimoire, qui semble s’être pris de passion pour sa voix. Les pouvoirs du livre magique sont-ils une bénédiction pour Ptolomelle ? Ou vont-ils sceller son destin ?
Chant populaire
Après une trilogie enlevée et mélangeant toujours aussi efficacement aventures débridées et humour à tous les étages, Danthrakon revient pour une série de one-shot explorant plus avant l’univers de celui-ci. Si Olivier Gay vient prêter main forte à l’écriture, Olivier Boiscommun est toujours présent derrière la planche à dessins.
En 2019, avec le premier tome de Danthrakon, Christophe Arleston avait inauguré la nouvelle gamme BD de Bambou, Drakoo, entièrement dévouée aux créations dotées d’un imaginaire prononcé, s’intéressant à la Fantasy, au fantastique ou au steampunk décontracté. Tout logiquement directeur de la collection, le créateur de Lanfeust et sa tripoté de dérivés, a finalement décidé de pousser plus loin l’expérience de cette première mini-série en offrant à Olivier Gay (Démoniste) l’opportunité de prendre en main l’inédit La Diva des pics. Jamais très loin et opérant comme producteur toujours prompte à mettre son grain de sel dans les textes et dialogues, son esprit malicieux plane encore et toujours au-dessus de ce nouvel album. Exit la romance entre Nuwan et Nerëh, le grand affrontement magique qui fait trembler le monde et le feuilleton épique aux conséquences colossales, voici Ptolomelle, cantatrice dévergondée qui doit trainer sa sœur en pleine crise d’adolescence (tout est NUL !) et une bande de brigands qui ont kidnappé ses parents pour s’assurer ses services.
Y a un truc
A cela s’ajoute quelques nobles locaux occupés à se tirer la bourre pour obtenir quelques pouvoirs magiques supplémentaires, un sympathique garde qui hésite manifestement à se décider entre les deux frangines… et bien entendu le fameux grimoire vivant. Ce dernier va ainsi se prendre de passion pour la voix de la chanteuse et la doter de pouvoirs dévastateurs et souvent catastrophiques. Poursuites endiablées, quiproquos à foisons, second degré impayable, dialogues bourrés de jeux de mots (volontairement) pourris et d’allusions lourdingues, la machine Arleston fonctionne plein pot avec un surplus de féerie lumineuse et d’inconséquences. Déjà aux illustrations sur la trilogie principale, Olivier Boiscommun (Troll, La Baleine blanche des mers mortes) retrouve de la même façon un décor et un type de personnages qu’il connait par cœur se montrant toujours aussi efficace dans sa ligne claire légèrement excessive, dans l’expressivité survoltée des personnages et le dynamisme des cases. Le voyage se fait donc forcément sans encombre pour le lecteur, confortablement installé dans une mécanique qu’il ne connait que trop bien. Trop confortable certainement, malgré quelques sourires décrochés et des protagonistes toujours aussi allumés, La Diva des pics ne surprend jamais et ne prend de toute façon que très peu de risque. Ça manque un peu de vraie magie tout ça.