L’ART ÉROTIQUE DE LEONE FROLLO VOL.1
Frollo – Eros 1 – France, Italie – 2023
Genre : Erotique, illustrations
Dessinateur : Leone Frollo
Scénariste : Leone Frollo
Nombre de pages : 120 pages
Éditeur : Glénat
Date de sortie : 21 août 2024
LE PITCH
Aux côtés des grands maîtres italiens du dessin érotique, de Crepax à Manara en passant par Serpieri et Magnus, Leone Frollo est peut-être celui que l’histoire du Neuvième Art a le moins retenu. Et pour cause : après avoir œuvré dans la bande dessinée en feuilletons au format poche, las des séries, Frollo se tourne avec succès vers l’illustration pour assouvir toute sa maîtrise de la plastique féminine avec séduction et malice. Pour la première fois en édition française, découvrez et savourez une sélection d’images inédites de ses femmes troublantes, libérées et impudiques.
Le roi Leone
Il y a quelques années, l’éditeur Delcourt avait entrepris une remise en avant des arts de Leone Frollo en proposant des rééditions complètes de Casino et Mona Street suivis d’une anthologie intitulée La Belle éplorée. Complément parfait à ces lectures enivrantes, Glénat propose désormais aux érotomanes éclairés ce premier volume artbook consacré aux illustrations les plus déshabillées du monsieur.
C’est l’un des grands maitres de la BD italienne, mais peut-être aussi et surtout l’un des très grands noms de l’érotisme. Leone Frollo, un artiste passé des fumeti pulp aux chroniques les plus dévergondées mais mettant toujours en scène des femmes pulpeuses, en chairs et en formes, maitresses de leur corps et prêtresses des désirs masculins. Si sa carrière de dessinateur débute des les années 60 avec des publications pleines d’aventures et d’exotisme comme Perry Rhodan, Les Voyageurs de l’espace ou Johnny Nero, c’est bien entendu avec les premières trépidations de la sulfureuse Lucifera que Frollo va se faire un nom. Suivra sa relecture espiègles et coquines de Blanche Neige et bien entendu les désormais grands classiques que son Casino, feuilleton très polisson décrivant le quotidien bien chargé d’une maison close ouverte à tous les fantasmes, et Mona Street, journal intime d’une aventureuse des années folles.
Rendez-vous au boudoir
C’est là qu’explose littéralement sa passion pour les décors de la belle époque, pour les costumes historiques et les sous-vêtements érotiques, et bien entendu les héroïnes en chairs, en coiffures de garçonnes et en regard aguicheurs qui attirent tant les lecteurs. Après une longue biographie de huit pages, le bel ouvrage décline donc à l’envie toutes ces demoiselles au travers d’un nombre considérable de dessins, croquis, peintures, gravures voire estampes, maniant aussi bien la couleur que le noir et blanc. On y retrouve ces lointaines donzelles venues de royaumes sauvages oubliées et de lointaines planètes, dans le plus simple appareil face à des créatures monstrueuses, mais le plus grand nombre de pages se consacre à ces dames au naturel, presque surprises dans leur intimité, écartant lascivement les jambes ou s’offrant quelques plaisirs solitaires. Les jolis yeux en amandes, les doux visages de star du cinéma d’autrefois des airs de Bettie Page voir de madame Frollo dans sa prime jeunesse, ces femmes de papier ne ressemblent à aucune autre. Une masse de petits trésors tout en délicatesse, regroupés en quatre vagues thématiques (S’exhiber, Fantasmes, La langue, Le fouet), mais auxquels ils manquent tout de même quelques petits textes explicatifs, des références ou dates de créations pour remettre chaque dessin dans son contexte et faire véritablement de l’ouvrage un incontournable.
Le corps féminin et le sexe c’est bien, mais on n’est pas totalement contre quelques petits développements ou analyses écrits non plus…