JSA CHRONICLES 1999
All Star Comics #1-2, Adventure Comics #1, All-American Comics #1, National Comics #1, Sensation Comics #1, Smash Comics #1, Star Spangled Comics #1, Thrilling Comics #1, JSA Secret Files & Origins #1, JSA #1-5, All-Star Comics 80-PAGE GIANT #1, Secret Origins Of Super-Villains 80-Page Giant #1 – États-Unis – 1999
Genre : Super-héros
Dessinateur : Steve Sadowski, Michael Lark, Eduardo Barreto…
Scénariste : James Robinson, Geoff Johns, David S. Goyer, Ron Marz, Chuck Dixon…
Nombre de pages : 520 pages
Éditeur : Urban Comics
Date de sortie : 14 avril 2023
LE PITCH
À la veille de la réincarnation sur Terre de l’avatar de Nabu, Wesley Dodds, Sandman historique, perd la vie contre Mordru, sombre sorcier cherchant à assassiner les élus susceptibles d’accueillir l’esprit du Seigneur de l’Ordre. Face à cette nouvelle épreuve, Black Canary, Starman ou encore Hourman se joignent aux vétérans Alan Scott et Jay Garrick pour former la nouvelle incarnation de la Société de Justice. Hormis Mordru, la nouvelle équipe trouvera sur son chemin l’implacable Black Adam, le culte terroriste Kobra, et le manipulateur de réalité Extant. L’occasion pour les membres de cette nouvelle JSA de se rappeler les liens quasi familiaux qui firent de l’équipe l’une des plus soudées de l’histoire des héros des années 1940.
High Society
Après Batman et avant Superman, c’est étonnement au tour de la JSA de rejoindre la collection volumineuse Chronicles avec un premier album réservé à la production 1999 entourant cette fameuse Justice Society of America, premier regroupement historique de surhommes bariolés qui n’a jamais cessé de renaitre de ses cendres.
Quelle étrange idée ont eu Gardner Fox et l’éditeur Sheldon Meyer en 1943 lorsqu’ils imaginèrent une réunion dans un même titre de tous les héros de ce qui deviendra DC Comics, réunissant Doctor Fate, Hourman, The Spectre, Sandman, Atom, The Flash, Green Lantern et Hawkman sous l’égide d’une seule et même équipe : la JSA. L’ancêtre de toutes les teams à venir (et en particulier de la JLA bien entendu), à l’origine des fameux The Watchmen, et véritable vivier d’hommes-mystères (comme on les appelaient alors) constamment embringués dans des aventures hautes en couleurs et parfois même quelques missions ouvertement propagandistes. Mais aux lendemains de la guerre, le genre super-héroïque s’essouffle et le il disparait quelques années des kiosques… avant de renaitre sous une forme renouvelée reléguant la JSA a un lointain souvenir nostalgique. Mais la bande ne va cesser de revenir, par flashback, par retrouvailles évènements, d’être réinventé ou effacé des chronologies pour mieux être remodelée. Surtout, le titre All-Star Comics a durablement marquée de nombreux lecteurs dont un certain James Robinson qui, après avoir relancé Starman en mode solo et s’être essayer à une relecture politique de leur univers dans le post-moderne The Golden Age,réussit à convaincre DC de faire une nouvelle tentative de relancer la série malgré les quelques échecs précédents et l’élimination de quelque unes de ses figures à l’issue du crossover Zero Hour.
L’union fait leur force
Et son approche est tout simplement parfaite puisqu’il reprend directement la structure des vieux épisodes, où les héros ne cessaient de se séparer en solo ou en duo avant de se retrouver pour le grand final, mais ici à l’échelle de fascicules publiés ce même mois de mai 1999. Le récit débute dans un All-Star Comics #1, inaugurant la menace Stalker bien décidé à stopper toutes guerres en éliminant la moindre trace humaine de la surface de la terre, avant de se poursuivre dans des reprises le temps d’un numéro des vieux titres d’antan (Adventure Comics, National Comics…) répartissant l’équipe d’origine aux quatre coins du globe, avant de les réunir à nouveau dans All-Star Comics #2. Se déroulant au cœur de la phase finale de la Seconde Guerre Mondiale, ces aventures pleines d’action et de nostalgie, permettent de resituer les héros centraux de la JSA, leurs origines et leur esprit d’équipe, mais aussi de revisiter certains thèmes avec une maturité nouvelle (l’héroïsme, la bombe atomique, le bombardement de Dresde…) et des concepts plus modernes qui relient les diverses chronologies parfois antinomiques tout en préparant le futur… Un plan sacrément ambitieux porté par de sacrées plumes alliées (Mark Waid, Chuck Dixon… David S. Goyer, Goeff Johns…) et de jolis pinceaux (Michael Lark, Eduardo Barreto…) qui démontre par sa qualité et ses ventes le potentiel toujours intacts de la JSA.
The Gathering
Pari réussi qui permet quelques mois plus tard l’apparition d’un tout nouveau JSA #1 qui là n’explore plus le passé du groupe mais bien son versant contemporain. Dans cette nouvelle Justice Society of America cohabitent donc des légendes comme les premiers Green Lantern et The Flash ou le mentor Wildcat, les nouvelles incarnations d’Atom, Hourman (un cyborg venu du futur), Sandman (qui peut désormais se transformer en créature de sable), Hawgirl (en fait la nièce de) aux coté d’une nouvelle génération de héros émergeant essentiellement personnifiée ici par la blondinette Star Spangled Kid, plus connue aujourd’hui sous le nom de Stargirl. Moins monolithique que la JLA, la JSA travaille profondément ces notions d’héritage, de transmission et d’une gigantesque famille reconstituée qui ne cesse de s’épauler, de se rapprocher, de se chamailler aussi parfois entre deux missions, avec ici en point d’orgue la réincarnation de Doctor Fate. James Robinson aidé par David S. Goyer (oui le scénariste des Blade) à l’écriture et James Robinson (Avengers / Invaders, Green Hornet, Fairest…) aux dessins, travaillent une partition plutôt classique, multipliant les menaces et les ennemis, installant progressivement cette nouvelle forme du panthéon ancestral de DC Comics, tout en insistant constamment sur les petites failles de chacun, leur quête d’une place au sein du groupe et même leurs accents parfois un peu kitch. Une nouvelle déclaration d’amour à l’âge d’or des super-héros mais qui ne sent jamais la naphtaline.
Avec ses plus de cinq cents pages bien tassées réunissant toute la production JSA de l’année 1999, incluant donc la maxi-série d’ouverture, les cinq premiers épisodes de la nouvelle série régulière et quelques numéros spéciaux, ce JSA Chronicles 1999 donne enfin accès à l’intégralité de cette renaissance en fanfare qui va rapidement devenir un incontournable sous la plume de Geoff Johns (voir la suite dans le volume 2000). Bien entendu ce contenu exhaustif est à nouveau accompagné de textes explicatifs maisons pour resituer l’ensemble dans son contexte, mais aussi d’introductions inédites rédigées par James Robinson himself.