Un ouvrage dans la continuité directe de celui consacré il y a deux ans à un autre personnage intiment liée à l’histoire éditoriale de l’éditeur français : Spawn. Comme ce dernier donc, le présent volume ne propose rien de véritablement inédit mais se présente à la fois comme un superbe ouvrage et comme une porte d’entrée idéale pour les nouveaux lecteurs. Idéale car le livre s’ouvre on ne peut plus naturellement sur le premier grand récit dédié au personnage : Les Germes de la destruction. Un classique absolu de la BD américaine où l’artiste était encore aidé par John Byrne pour l’écriture mais où toute la mythologique du personnage se met en place alors qu’il affronte le moine fou Raspoutine, celui-là même qui, aidé par les nazis, l’avait extirpé enfant des enfers et ramené sur terre. Outre les révélations sur les origines du hellboy, on y rencontre déjà la plupart des personnages secondaires importants, de l’incendiaire Liz Sherman, la créature aquatique Abe Sapien, le père de substitution Trevor Bruttenholm, jusqu’à l’organisation de défense contre le paranormal, le BPRD. Le reste de l’ouvrage se consacre lui à réunir l’intégralité des histoires courtes rédigées et illustrées par Mignola en personne toutes déjà croisées chez nous dans des recueils précédents comme Le Cercueil enchainé, Trolls et sorcières ou La main droite de la mort (pour l’essentiel).

Bible infernale

Elles traversent tour à tour les contes et légendes en provenance des pays celtes, de la Norvège, du Mexique, de la vieille Europe ou de Russie, invoquant morts vivants, esprits frappeurs, dieux incas, monstres lovecraftiens, pancakes et atmosphères à la Edgar Allan Poe dans un esprit pulp irrésistible. Comme le dit Mignola lui-même (qui se fend au passage d’une introduction inédite), c’est véritablement l’essence d’Hellboy qui est regroupé ici sans forcément en passer par les affres de la continuité et les trames parfois imbriquées avec d’autres publications partageant le même univers. Y sont disposé forcément les premières apparitions graphiques de Hellboy dans les pages de publications promotionnelles de Dark Horse (Gentil toutou et le très rétro Brutus), avec le cahier graphique de croquis et de recherches qui fait bien en fin de volume, mais les années qui séparent souvent ces différentes historiettes permettent aussi d’apprécier les évolutions constante du trait de l’artiste réduisant de plus en plus ses effets, ses formes, maitrisant de mieux en mieux ses ombres et ses aplats alors que sa collaboration avec l’indispensable coloriste Dave Stewart se resserre. Et question couleurs, le pavé s’achève parfaitement par une sélection de tableaux peints à la main par le maitre en personne.

Une compilation inspiré et un ouvrage luxe en forme d’essentiel. Bon anniversaire Anung Un Rama !