GODZILLA : CATACLYSM
Godzilla : Cataclysm #1-5 – États-Unis – 2014
Genre : Science-Fiction
Dessinateur : Dave Watcher
Scénariste : Cullen Bunn
Nombre de pages : 128 pages
Éditeur : Vestron
Date de sortie : 23 juin 2023
LE PITCH
Le futur. Des années ont passé depuis que l’apocalypse des monstres a presque entièrement détruit la Terre et anéanti l’humanité. Ce n’est plus qu’un lointain cauchemar pour Hiroshi, un ancien de l’une des dernières tribus d’humains. Hiroshi est loin de se douter que l’apocalypse n’est pas terminée… et que ses souvenirs du passé peuvent peut-être sauver l’avenir.
Des dieux et des hommes
Après avoir traversé les âges dans Rage Across Time, ravagé les enfers dans le bien nommé Godzilla in Hell et exploré sa relation destructrice avec l’humanité dans l’explosif The Half-Century War, le King of Monsters revient chez Vestron pour écraser les dernières cendres d’un futur post-apocalyptique.
Il fallait bien que cela arrive. A force de prendre la terre pour un champs de batailles, les célèbres kaiju de la Toho ont finalement entrainé le monde à sa perte. Des dizaines d’années après l’apocalypse, les humains survivants rampent dans les ruines d’un Japon dévasté espérant ne plus jamais avoir à revivre ces destructions à grande échelle et simplement pouvoir relever la tête. Peine perdue, les créatures se réveillent de leur sommeil et prennent à nouveau les habitations humaines comme terrain de jeu. Un décor évidement idéal pour une nouvelle exploration de l’aspect mythologique de Godzilla, surtout que celui-ci est clairement au cœur du scénario imaginé par Cullen Bunn (The Sixth Gun, X-Men Blue, Harrow County). On le retrouvera quelques années plus tard sur un déconnant et totalement décomplexé Godzilla Vs. Mighty Morphin Power Rangers, mais ici l’auteur aborde son sujet avec beaucoup de sérieux, imaginant comment les évènements qui ont amené l’effondrement de notre civilisation et la prédominance de ces créatures dans un monde sans défense, les a presque transformées à nouveaux en figures déifiées. Certains humains se livreraient même à quelques sacrifices pour les apaiser. Tout aussi intéressante est cette piste qui par quelques flashbacks évoque les raisons très humaines de la colère de Godzilla…
Piétinons le futur
Des bribes cependant qui ne sont jamais vraiment creusées au cours de l’album, à l’instar de la répartition très floues des grands monstres en deux camps qui batailleraient les uns pour la défense et la restauration de la planète (Godzilla, Mothra et Biollante) et les autres qui ne seraient là que pour en dévorer les derniers restes. Cullen Bunn a plein d’idée mais ne va jamais au bout d’une seule, faisant par ricochet des quelques personnages humains des spectateurs assez passifs, et anecdotiques, des évènements. Pas forcément une série des plus incontournables pour Godzilla, mais Cataclysm réussit tout de même à en mettre plein les yeux grâce à la prestation redoutable de Dave Watcher (Iron Fist : Heart of Dragon), dessinateur aujourd’hui incontournable de la licence TMNT, qui s’en donne à cœur joie en bastons homériques, en rafales nucléaires et en morsures bestiales en balançant Godzilla dans une arène constamment débattue par ses vieux collègues : King Gidorah, Ebirah, Meguirus ou Destoroyah sont aussi de la partie. Les pleines pages spectaculaires se succèdent, les massacres et les destructions s’enchainent, souvent baignées dans des couleurs rouges-ocres infernales, avec un excellent rendu des monstres façon ère Heisei (84-95). Un design et un ton plus sombre et plus brutal que les retours nostalgiques à l’ère Showa qui sied parfaitement à cette apocalypse qui se voudrait être la dernière. A noter aussi en bonus quelques illustrations de couvertures, dont celles de l’habitué Bob Eggleton qui auraient fait de fabuleuses affiches pour le cinéma.