G.I. JOE SPECIAL MISSIONS : OPERATION DEADFALL
G.I. Joe Special Mission #5,6,14 – États-Unis – 2013/2014
Genre : Action, Guerre
Scénariste : Chuck Dixon
Illustrateurs : Will Rosado, S.L. Galant
Éditeur : Vestron
Pages : 112 pages
Date de Sortie : 23 septembre 2022
LE PITCH
G.I. Joe envoie Scarlett, Low Light, Roadblock et Tripwire capturer un chef de cartel, mais un sniper redoutable les prend au piège. Peu après, un satellite de M.A.R.S. Industries s’écrase dans le désert australien. Spirit et Hard Drive rejoignent l’équipe G.I. Joe pour le retrouver, mais Zartan et les Dreadnoks, une bande de sauvages liés à Cobra, veut s’en emparer avant eux… Quel secret renferme ce fichu satellite ?
War Journal
Après un premier Crush Depth voici le second volume de la série G.I. Joe Special Missions qui s’intéresse justement aux multiples petites prouesses de l’équipe en dehors des grands affrontements évoqués dans la série principale. Des à-côtés certes, mais rédigés par Chuck Dixon.
Lorsque IDW a repris en main la célèbre licence des G.I. Joe, il avait en tête l’ambition de lui redonner son importance et son ampleur des années 80. Une modernisation des personnages et des enjeux certes, mais qui préserverait les fondamentaux, les figures les plus connues, mais aussi un esprit patriotique qui restent tout de même des plus fantaisistes. Entre la série principale et sa chronologie « officielle », et les nombreux crossover (dont les Revolution incontournables) pouvant être encombrant pour le lecteur, l’éditeur a aussi choisi de faire renaitre le spin of de 1986, G.I. Joe Special Missions qui connu alors 28 numéros (essentiellement conçus par Larry Hama) et qui déjà donnaient l’occasion de s’arrêter sur les hauts faits de certains des nombreux personnages de la saga, souvent éclipsés par un Snake Eyes et autres figures stylées qui passaient par là. C’est donc reparti pour 14 numéros qui une fois passés les quatre chapitres inauguraux (réunis dans le 1er tome de Vestron) se constituent le plus souvent autour de récits cours, voire de one-shot, et qui s’extraient le plus souvent des aspects les plus spectaculaires et improbables de la licence.
Tous au front
Un retour d’une certaine façon aux bons vieux comics militaires, suivant pas à pas les simples bidasses sur le terrain, dans des missions suicides ou pour des contrats plutôt quotidiens. Un ton qui scie parfaitement au scénariste aujourd’hui vétéran Chuck Dixon, artisan de la BD américaine ayant œuvré chez à peu près tout le monde et toujours avec une grande efficacité. On gardera forcément toujours en mémoire ses nombreux épisodes autour de Batman (la saga Knightfall) et surtout sa prestation sur Punisher, dont on retrouve forcément quelques échos virils ici. Les Joes choisis sont dons les plus proches du militaire lambda, se retrouvant embarqués dans un survival (avec de bonnes touches de western) en plein désert alors qu’ils étaient sur les traces d’un satellite crashé, devant se dépêtrer sans haute technologie, tank à collection ou gadget à la James Bond. Plus rugueux encore, l’épisode inaugural est un savoureux suspens où une poignée de Joes doivent échapper aux tirs d’une précision mortelle d’un sniper ennemi. Le chapitre final lui, fait glisser l’habituelle mission anti-terroriste en techno-thriller dans lequel les hackers de chaque bord jouent au chat et à la souris pas toujours virtuellement. Simple, direct, mais avec une écriture précise, maintenue qui se permet même de donner un visage humain à ces anciennes figurines articulés, les pages concoctées par Dixon font mouche. D’autant plus qu’il est accompagné du coté des dessins par les tout aussi sobres et efficaces Will Rosado (Green Arrow, The New Titans) lui aussi échappé des classiques 90’s et S.L. Galant, grand spécialiste des titres G.I. Joe. De grands professionnels au service de grands professionnels.