G.I. JOE : A REAL AMERICAN HERO ! MAXIMUM ACTION T.3
G.I. Joe : A Real American Hero ! #145 – 148 – Etats-Unis – 1994
Genre : Action
Dessinateur : Phil Gosier
Scénariste : Larry Hama
Nombre de pages : 112 pages
Éditeur : Vestron
Date de sortie : 24 mai 2024
LE PITCH
Cap sur les étoiles : La Star Brigade de G.I. Joe fait équipe avec l’Oktober Guard soviétique, pour se lancer à la poursuite d’un énorme astéroïde dont la trajectoire a été déviée vers la Terre par un savant fou ! Sur Terre, la situation se dégrade à l’Est sous l’influence de Cobra. Alors que Hawk et Stalker assistent le général Liederkranz dans une opération militaire au Wolkekuckuckland, tandis que Destro tire un missile qui détruit Darklon dans sa citadelle…
Chacun sa guerre… des étoiles
Le plus fort des années Marvel de la licence G.I. Joe revient chez Vestron avec un troisième album de la collection Maximum Action. Un saut à pieds joints dans les années 90 avec ses scènes d’actions démesurées, ses personnages méga bourrins, ses dessins qui en font des tonnes… et sa tonitruante mission spatiale.
Si l’énorme run de comics développé par Larry Hama n’avait pas forcément à se plier aux circonvolutions de la série animée, ni même d’une certaine façon aux quelques bribes informatives présentées au dos des célèbres figurines, il lui était tout de même demandé par Marvel et Hasbro de rester un reflet de la gamme grandissantes de jouets. C’est que le cheptel de personnages, amis ou ennemis, charismatiques ou kitch, mémorables ou vite oubliés, est l’une des grandes caractéristiques de G.I. Joe et il faut reconnaitre que le scénariste jouait plutôt bien le jeu. Après donc dans les volumes précédentes l’arrivée d’un Serpentor, mais aussi et surtout des grandes collection Eco Warriors, DEF et Ninja Force, c’est au tour des Star Brigade de devenir les étoiles du show. C’est que depuis la fin des années 80 entre les délires militaires spatiaux de Ronald Reagan et un cinéma d’action régulièrement tourné vers le massacre d’aliens belliqueux (Aliens est passé par là), la mode est aussi à l’exploration façon Space Opera. Mais bien armée.
Le planté de drapeau
C’est donc en 1993 qu’après plusieurs tentatives un peu timides de véhicules futuristes et de Joes en scaphandres qu’Hasbro lâche enfin sa subline Star Brigade dans laquelle anciens et nouveaux héros s’embarquent dans un combat galactique contre l’Empire Lunartix. Des visuels bien colorés, des chasseurs de primes extraterrestres, une nouvelle navette et même un exosquelette remplissent désormais les rayons. Mais cela n’est manifestement pas vraiment aux goûts de Lama qui ne va en garder quelques éléments, dont les combinaisons spatiales et remplacer l’ennemi par une horde de cyborg fabriqués par un scientifique russe devenu fou. Ce dernier menace même la planète avec un astéroïde censé s’écraser à sa surface. Quatre ans avant Armageddon les Joes tentent l’impossible en débarquant directement sur l’objet céleste volant. Entre Terminator et Moonraker, cette mission n’est cependant que l’un des fils que tisse l’auteur, presque une cerise sur le gâteau, alors que le reste des troupes à maille à partir avec l’organisation Cobra qui poursuit inlassablement sa conquête de l’Europe de l’Est. Les méchants gagnent du terrain, se chamaillent entre groupuscules (Cobra Commander et Destro chacun dans un coin), s’amusent des massacres d’innocents et de la corruptions morales et politiques des nations, tendis que les bidasses ricains font ce qu’ils peuvent pour sauver la liberté. Maniant toujours un second degré irrésistible, traitant tout ce beau monde comme des caricatures de vieux films de guerres (ou de production Cannon aux choix), le comics met encore et toujours l’accent sur l’action, les bagarres et les rafales de missiles sans aucune limite de budget.
Si Phil Gosier (Spider-man La Guerre des clones) n’est pas forcément l’illustrateur le plus précis et le plus marquant de sa génération, il délivre des planches qui débourrent, pleines de couleurs qui pètent, de scènes dynamiques et de délire spectaculaires. Ce n’est pas du Malraux mais c’est terriblement jubilatoire.