G.I. JOE, A REAL AMERICAN HERO ! MAXIMUM ACTION SUPER SPECIAL
G.I. Joe A Real American Hero #26-27, 49-50, 52, 75-76 – Etats-Unis – 1984 / 1988
Genre : Guerre, Action
Dessinateur : Steve Leialoha, Frank Springer, Rod Whigham, Mike Zeck, Dennis Janke
Scénariste : Larry Hama
Nombre de pages : 176 pages
Éditeur : Vestron
Date de sortie : 28 février 2023
LE PITCH
Vestron poursuit les festivités du 40ème anniversaire de la franchise Hasbro G.I. Joe, A Real American Hero! avec cet album regroupant plusieurs épisodes de l’époque Marvel, tous écrits par Larry Hama, explorant les origines de deux personnages emblématiques : SNAKE EYES et SERPENTOR !
Esprits reptiliens
Après un premier volume 40ème anniversaire, Vestron continue de plonger dans les archives Marvel avec un nouveau volume regroupant quelques-uns des meilleurs épisodes de la mythique série G.I. Joe d’origine. Un volume volontiers tourné vers l’action, et qui explore les origines de trois figures mythiques de la licence : Snake Eyes, Storm Shadow et Serpentor.
Si les personnages et, donc les figurines vendues séparément, étaient légion dans l’univers G.I. Joe, quelques noms ont tout de même rapidement surnagé… Et en particulier celui de Snake Eyes, anti-héros emblématique de la série, mutique mais terriblement charismatique, et qui résonnait parfaitement dans ces années 80 avec les premières approches populaires de la culture nipponne, en général, et ninja, en particulier. Tout de noir vétu, mystérieux, combattant redoutable, il est devenu sous la plume de Larry Hama, chef d’orchestre de toute la saga, une figure centrale dont la mythologie n’a cessé de grandir. Après sa première apparition vue dans le précédent volume et un épisode silencieux qui entama discrètement la mise en place de sa légende, ce Maximum Action Super Special (l’éditeur est un grand nostalgique), permet de retrouver les épisodes 26 et 27 qui venaient enfin éclairer les vrais origines du personnages et clarifier ses liens complexes avec son homologue en blanc : Storm Shadow. L’accident qui l’a défiguré, ses prémices d’une relation avec Scarlet, le décès de sa famille, mais aussi et surtout son entrainement au sein du clan Arashikage où naitra la compétition avec son frère d’arme, devenu ennemi par suite de manigances machiavéliques organisées par… Cobra bien entendu !
Le mal par le mal
Quelques numéros plus loin et on découvre d’ailleurs que ces derniers sont bel et bien intimement liés à la naissance de Serpentor, nouvelle figurine ultra-stylée et vilain du dessins animé DIC, qui rapidement va s’efforcer de renverser le pouvoir du fameux Cobra Commander. Un gros feuilleton bourré de trahisons, de twists, d’alliances improbables et de guerre intestines qui aboutit même dans les derniers épisodes proposés dans l’album par une alliance temporaire entre les G.I. Joe et cette branche dissidente de Cobra lors d’un débarquement spectaculaire sur Cobra Island ! Larry Hama aime les grandes fresques guerrières, souvent beaucoup plus influencées par les classiques du cinéma de guerre hollywoodien que les plus récents excès bourrin post Rambo 2 de la Cannon, et embarque toutes les troupes dans des batailles rangées à grandes échelles. Que ce soit l’attaque des G.I. Joe sur une Springfield entièrement sous la coupe de l’organisation terroriste ou celle de leur ile retranchée, le mélange de stratégies, de sacrifices, l’accumulation d’actions menées en parallèles, donnent constamment une certaine gravitas à un capharnaüm de personnages bariolés, bravaches et tout de même assez improbables. Entre ridicule et sérieux, récit dramatique et grosses série B qui tache, Hama maitrise sa série et lui donne un caractère unique, ultra comic, fun, mais dépassant constamment son statut de simple produit dérivé. Les illustrateurs de l’époque défilent, plus ou moins marquants, mais l’esprit décomplexé perdure.
Toujours un grand plaisir de retrouver cet âge d’or de la licence G.I. Joe, dont ce nouveau best of a une nouvelle fois été concocté avec amour par l’éditeur français, avec de nouveaux textes explicatifs bien sentis et détaillés signés par le patron Fred Wetta et un ton général qui rappelle la belle époque de Strange, Semic & co.