G.I. JOE : A REAL AMERICAN HERO ! MAXIMUM ACTION T.1
G.I. Joe : A Real American Hero ! #124-129 – États-Unis – 1992
Genre : Action
Dessinateur : Andrew Wildman
Scénariste : Larry Hama
Nombre de pages : 128 pages
Éditeur : Vestron Comics
Date de sortie : 26 mai 2023
LE PITCH
Snake Eyes et Storm Shadow font front face à un commando ninja ennemi alors que G.I. Joe est poursuivi par Cobra dans une région d’Europe de l’Est qui ressemble à une baril de poudre prêt à exploser, les Eco-Warriors doivent intervenir sur une plateforme chimique au milieu de l’océan et la D.E.F. doit stopper un trafic de drogue dans une ville entièrement dirigée par Cobra; ça pourrait être une journée comme les autres pour G.I. Joe si Cobra n’avait pas aussi réussi à pirater une arme géostationnaire capable d’atomiser New York…
Shoot Massif
Vestron n’en a pas fini avec les G.I. Joe et c’est tant mieux ! En grande partie inédite en France, la longue série Marvel dédiée à la licence aura marquée les années 80… mais aussi les années 90 comme le prouve ce premier tome de Maximum Action. Et comme souvent, tout est dit dans le titre.
Entamée en 1982 soit dix ans plus tôt, la longue publication de cette première grande époque du Real American Hero s’approche doucement de la fin. Cependant le titre affiche toujours autant la forme là où d’autres licences de jouets tout aussi célèbres ont fini par s’estomper bien plus rapidement. Comme l’explore toujours aussi bien le directeur de publication Fred Wetta dans son avant-propos, la force de GI Joe a justement été d’avoir toujours su évoluer et se renouveler en multipliant les gammes d’action figures bien ancrées dans les modes du moment. Véritable créateur de l’univers le la licence comme nous la connaissons, le scénariste Larry Hama toujours aux commandes du bébé, a en l’occurrence toujours fidèlement reproduits ces éléments commerciaux dans les pages de ses comics. Dans les pages regroupées ici, il n’est d’ailleurs pas uniquement question d’une seule collection mais bien trois qui se partagent les pages des fascicules : Les Eco Warriors et leurs tenues bariolées censées leur permettre de survivre aux déchets toxiques libérés par le grand capitaliste Cesspool ; la D.E.F (Drugs Elimination Force) aux trousses de l’organisation de Headman dandy dealer au look entre Zorro et Tony Montana ; les Ninja Force, entièrement soudés autour des mythiques Snake Eyes et Stormshadows, spécialistes des Black Ops et des missions façon série B de la Cannon.
La drogue et la pollution c’est mal !
G.I. Joe contre Cobra. Bien contre le mal. Mais avec des enjeux et des échelles légèrement différentes, qui ne se réunissent pas ici dans une seule et unique trame de blockbuster, mais que l’auteur suit en passant de l’un à l’autre. Voilà qui rajoute certainement à la frénésie guerrière d’un titre qui n’en avait pas forcément besoin, mais qui montre bien la démesure dont pouvait faire preuve Hama, accélérant encore ici la rythmique de l’action en squeezant presque systématiquement les temps calmes et explications, au profit de nouvelles bastons se déroulant à l’autre bout du monde. Quelques changements esthétiques de bords de cases et quelques informations viennent aider le lecteur à la transition, mais le résultat reste un capharnaüm assez jouissif dans lequel les héros aux costumes de moins en moins militaires et de plus en plus improbables affrontent mitraillettes à la main des vilains tout aussi kitchs qu’eux. Cela pourrait être gênant si la publication se prenait véritablement au sérieux, mais il n’en est rien. Outre des évènements faisant passer Rambo II et III pour des parties de campagne, les épisodes déversent des dialogues volontairement ultra caricaturaux et où l’ironie de certains échanges et les allusions politiques ne sont jamais très loin de la parodie Bis. Gentiment con mais méchamment fun, ces G.I. Joe là on en plus la chance d’être entièrement illustré par le seul Andrew Wildman. Un artiste un peu oublié aujourd’hui qui accompagna cependant la transition stylistique des années 90, se plaçant dans la même mouvance excessive et outrée que McFarlane, Silvestri et autres Rob Liefeld avec un passage chez Marvel (Spiderman 2099, X-Men…) mais qui resta surtout très fidèles à G.I. Joe et Transformers. Ici, il ne fait pas plus dans la nuance, multipliant les poses héroïques, les explosions et les tirs tous azimuts non sans prouver au passage un certain sens du découpage. En bref, ça dépote toujours autant.