FUTURE STATE : SUPERMAN
Superman of Metropolis #1-2 + Mister Miracle The Metropolis Menagerie part #1-2 + The Guardian #1-2 + Superman Worlds of War #1-2 + Midnighter part #1-2 + Mister Miracle Time & Effect part #1-2 + Black Racer part #1-2 + Kara Zor-El Superwoman #1-2 + Superman vs Imperious Lex #1-3 + Legion of super heroes #1-2 + House of Hel #1 – Etats-Unis – 2021
Genre : Supers-héros
Scénaristes : Collectif
Illustrateurs : Collectif
Editeur : Urban Comics
Pages : 520 pages
Date de Sortie : 22 octobre 2021
LE PITCH
Les siècles passent et les Kryptoniens voient leurs alliés et ennemis changer. Alors que Jonathan Kent peine à s’imposer comme le digne héritier de son père, Superman joue sa vie dans les arènes de Warworld et sa cousine, Kara Zor-El, crée sa propre forteresse sur la Lune. Toujours mu par son intérêt personnel, Lex Luthor tente de son côté de détruire les Planètes Unies dans un monde qui, près de mille ans après notre ère, n’a plus rien à voir avec celui que nous connaissons.
Généalogies
Après les albums consacrés à Batman et la Justice League, il est temps d’explorer l’avenir de Superman et de ses proches dans un imposant pavé de plus de 500 pages. Une œuvre collective inégale, mais parsemée de bonnes surprises entre temporalités tarabiscotées et hommages au Sup’ de l’âge d’or.
Autre évènement éditorial DC, Future State est venu combler le vide laissé après les évènements cataclysmiques de Death Metal. Un crossover global mais étalé, chose rare sur seulement deux mois de publication. Les titres changent temporairement de nom et de numérotation et s’intéressent à l’avenir du monde DC cinq ans dans le futur, dix ans, trente, mille ans où jusqu’à la fin des temps. Un peu comme un terrain d’exploration libre qui permettrait aux auteurs d’imaginer les possibles à venir et préparer le terrain pour les futurs revirements permanents des publications maisons sous le titre Infinite Frontier, sorte de relaunch (encore !) sans l’être (encore !). Après Future State Batman et Future State Justice League (en deux tomes chacun) voici donc le cinquième volume de cette intégrale française, consacrée comme son nom l’indique à la famille de Superman. L’occasion ainsi de proposer en ouverture la prise en main du destin de Metropolis par Jonathan Kent (désormais Superman officiel d’ailleurs) avec une nouvelle confrontation face à une évolution dérangée de Brainiac, dans laquelle le jeune héros peine à faire ses preuves, mettant même la cité en bouteille pour la protéger. Une mise en bouche malheureusement pas franchement excitante, qui agace même sa tante Superwoman, ex-Supergirl. On n’est pas plus convaincu par une plus lointaine rencontre avec une nouvelle Wonder Woman sur fond de mythologie amérindienne.
I’ve seen the future and it will be
De son côté Kara Zor-Eldernier reprend un peu du poil de la bête dans son propre récit où retranchée sur la lune, elle entame la construction d’une citée idéale en compagnie de divers exilés. Une petite réflexion sur le lègue des héros et leur place de guide surtout superbement mis en image par Marguerite Sauvage. Finalement au milieu de cette anthologie construite plus ou moins chronologiquement, parsemée d’apparitions plus secondaires du Gardien, de Black Racer, Mister Miracle ou Midnighter (le délire très Doctor Who de ce dernier est plutôt amusant cela dit), c’est encore le Superman d’origine qui gagne largement aux points, que ce soit par sa propre présence ou son incontournable héritage. Dans Mondes guerriers qui nous le fait découvrir enchaîné sur l’une des planètes du tyran Mongul, obligé de se battre comme gladiateur dans une arène, alors que sur terre ceux qu’il a sauvé s’efforcent de partager son héritage. Plus léger, le Superman contre Lex Imperator nous rejoue une énième joute entre les deux ennemis, désormais plus tous jeunes, alors que Lex Luthor tente de faire reconnaître sa planète auprès de l’Organisation des Planètes Unies… et c’est Lois Kent qui va devoir jouer les ambassadrices ! Une comédie très Lois & Clark aux contours de space opéra presque parodique signée par un Mark Russell qui ne s’interdit pas quelques parallèles politiques plus contemporains. A noter d’ailleurs que si les scénarios confiés à plus d’une dizaine de signatures (dont Bendis ou Becky Cloonan) sont de qualités fluctuantes, du côté des illustrations on profite ici constamment de planches très élégantes (Mikel Janin, Scott Godlewski…) ou de propositions plus aventureuses et marquées (Gleb Melnikov, Valentine De Landro…) qui renouvellent constamment l’intérêt de la lecture.