ENDER GEISTER T.1&2
終の退魔師―エンダーガイスター – Japon – 2018
Genre : Action, Fantastique
Scénariste : Takashi Yomoyama
Illustrateur : Takashi Yomoyama
Editeur : Glénat
Pages : 384 pages
Date de Sortie : 15 février 2023
LE PITCH
Michael est un exorciste d’Allemagne réputé, enchaînant les missions dans tous les coins du monde à affronter trolls, gobelins, sorcières et autres monstres mystiques. Sa petite faiblesse : un amour débordant pour le cinéma d’action. Quand il est envoyé au Japon, c’est l’occasion rêvée pour lui de prendre un nouveau pseudonyme : “Akira Kurosawa” ! Seulement, il est encore loin de se douter que cette mission risque de le changer dans tout son être et de bouleverser le cours du monde.
Y a-t-il un exorciste dans la salle ?
Nouvelle grosse licence manga pour Glénat avec Ender Geister, joli succès surprise toujours encore en cours avec 7 volumes au japon (et à priori ça ne devrait pas s’arrêter tout de suite) qui viennent concrétiser celui d’une première publication en ligne. Un rythme sacrément musclé.
Car Ender Geister n’a effectivement pas été prépublié dans l’une des revues stars habituelles mais bien sur la plateforme Cycomi avec un découpage beaucoup plus libre et vif afin de satisfaire les lecteurs qui dévorent ces publications sur téléphone ou tablette. Le carton de la première création d’envergure de Takashi Yomoyama (dont on ne connait en France que le très polisson Monohime, voyage vers onigashima) y est d’ailleurs telle que la série a donc ensuite eu les honneurs d’une réédition en recueil papier, donnant tout de même l’occasion à l’artiste de remanier certains passages et de parfois peaufiner quelques planches. Une version redux en somme mais qui préserve toute l’énergie, voir la frénésie initiale, qui se déploie de pages en pages sans jamais, ou très peu, faiblir. Ender Geister est donc un manga d’action où le récit et l’univers même du titre, ne vont se révéler la plupart du temps qu’au cours de ses nombreuses scènes spectaculaires mêlant bastons électriques et pouvoirs ésotériques hors du commun.
Les promesses de l’ombre
Cela ne veut pas dire que le background de la série est vide, bien au contraire, puisqu’elle pioche jusqu’aux coudes dans les mystiques shintoïstes et bouddhistes, dans des bestiaires mythologiques allant de la chine à la Grèce antique, pour installer un monde contemporain où les exorcistes doivent constamment repousser les assauts de créatures particulièrement dangereuses. Surtout depuis l’apparition d’un gigantesque « Pilier des ténèbres » en plein milieu de la ville, manifestement liée autant à l’augmentation d’émanations qu’à la disparition probable du mentor de Michael, héros de son état. On n’en saura pas beaucoup plus ici, si ce n’est que ce dernier fut mercenaire dans une autre vie, qu’il est habité par une entité surpuissante, qu’il n’est pas insensible aux charmes (et on le comprend) de sa nouvelle partenaire et surtout qu’il est un énorme fan de cinéma et préfère désormais qu’on l’appelle Akira Kurosawa. Lui qui prend son petit déj’ devant Commando et cite Terminator à chaque occasion, n’est de ce coté là qu’un reflet du manga-ka qui prend un plaisir manifeste à glisser dès qu’il le peut références, clins d’œil et citations à ses films préférés (il suffit de lire les titres de chapitres) tout autant qu’à s’inspirer de la tonalité décontractée et particulièrement excessive des années 80.
Ender Geiser n’est donc pas toujours profondément original et reste un shonen un poil plus corsé (niveau violence et érotisme), mais fait la différence par un second degré bien amené et une réalisation parfaitement accrocheuse, entre découpage pointu, designs costauds et chorégraphies martiales mâtinées de sorcellerie et de projections technologiques, qui restent toujours limpides et jouissives. Très fun.