Un personnage incontournable des aventures de Daï, maitre gaffeur du héros et de ses camarades, ancien meneur d’une confrérie ayant contrecarré les hordes du maitre du mal, dont on ne connaissait les grandes prouesses essentiellement que par quelques flashbacks dans la première partie et quelques découvertes au cours des 37 tomes du manga. 35 ans plus tard c’est bel et bien lui qui devient la figure centrale de sa propre BD avec (attention, on prend sa respiration) : Dragon Quest The Adventure of Daï The Hero Avant and the Dark Lord of Hellfire ! Vaste programme qui débute alors que le jeune homme n’est que simple garde au service de la princesse Flora. Mais la paix est bien entendu de très courte durée, et le terrible Seigneur du mal s’attaque directement au château afin de trucider la demoiselle. Ce n’était sans compter sur Avan, aidé de son meilleur ami, le guerrier Loca, qui met fin à l’attaque en déployant une technique dévastatrice… qui ne porte pas encore le non de Avan Slash. Le début d’une grande épopée où le jeune homme et son acolyte, très rapidement rejoints (pour le moment) par la Prêtresse / Ninja Leia, vont parcourir le royaume pour renforcer leurs habilités, découvrir de nouvelles techniques et de nouvelles armes, et trouver un moyen de sauver le monde.

De vieilles cartouches

Du grand classique dans l’Heroic Fantasy, bardé de nombreuses reprises de codes du RPG et de clins d’œil à la licence de Square-Enix, que l’on doit à nouveau à l’excellent Riku Sanjo (Beet the Vandel Buster, Fuuto Pi) qui retrouve ici toute la fraicheur de sa première série Dragon Quest, mêlant héroïsme grandiose et humour enfantin, mais aussi et surtout son savant dosage entre action, aventure, exploration et la reconstruction d’un univers traditionnel soit, mais iconique et charmant. Ses personnages sont déjà bourrés de caractères, leur camaraderie crédible, le scénario enchaine les péripéties et les ennemis bigger than life (dont un monstre-plante) à tout rompre et l’esprit shonen écrase par son évidente simplicité pas mal de sagas actuelles.  Un petit quelque chose du bonheur retrouvé dans lequel Riku Sanjo se permet même quelques petites friandises comme l’apparition de l’un des héros de The Adventure of Daï encore petit garçon et surtout celle d’un Brass, futur grand père adoptif de Daï, encore nourri par des ambitions maléfiques. Quasiment incontournable pour les fans de la première heure et tout à fait accessible pour les nouveaux venus qui pourraient découvrir là une très bonne porte d’entrée, The Hero Avan and the Dark Lord of Hellfire nous fait juste un peu regretter l’absence de Kôji Inada aux dessins, remplacé ici par un Yusaku Shibata (Sahara, Le samouraï aux fleurs) tout à fait méritant, énergique et précis, mais dont le trait n’a pas tout à fait le même caractère « à l’ancienne » et la même proximité avec les design d’Akira Toriyama. Cela dit sa ligne plus nette et contemporaine fera sans doute plus facilement de l’œil aux jeunes lecteurs.

Une nouvelle série qui démarre sur les chapeaux de roues et retrouve sans grands efforts tous les plaisirs de la série mère The Adventure of Daï, dont on déguste lentement la rééditions chez Delcourt / Tonkam. Toujours en cours au Japon avec, pour l’instant, dix volumes, The Hero Avan (et tout ce qui suit) pourrait s’affirmer comme un autre petit classique du genre. A suivre de très près.