DRAGON BALL FULL COLOR : L’ENFANCE DE GOKU T.1&2
Japon – 1984 / 2016
Genre : Aventure, Comédie
Dessinateur : Akira Toriyama
Scénariste : Akira Toriyama
Nombre de pages : 248 et 248 pages
Éditeur : Glénat
Date de sortie : 15 mai 2024
LE PITCH
Son Goku est un jeune garçon simple d’esprit et pur d’une force extraordinaire. Il vit seul, après la mort de son grand-père adoptif, sur une montagne et en pleine nature. Un jour, il rencontre Bulma, une jeune fille de la ville, très intelligente mais immature et impulsive. Elle est à la recherche des sept boules de cristal légendaires appelées Dragon Balls. Dispersées sur la Terre, ces Dragon Balls, une fois réunies, font apparaître Shenron, le Dragon sacré qui exauce le souhait de la personne l’ayant invoqué.
L’aventure haute en couleurs
C’est certainement le manga auxquels tous les shonen sortis depuis les années 90 doivent tout. Un véritable phénomène, une œuvre culte qui revient (encore) pour une nouvelle édition, cette fois-ci intégralement en couleurs ! L’occasion pour beaucoup de redécouvrir les premières années des péripéties de Goku, et de souligner encore et toujours les talents du regretté Akira Toriyama, décédé en mars dernier.
Bien entendu Dragon Ball n’en est vraiment par à sa toute première édition, loin de là. Rien qu’actuellement en France, il existe la version classique au format poche, une édition collector en très grand format accessible par abonnement et la fameuse Perfect Edition en taille intermédiaire et contenant des illustrations bonus et surtout l’intégralité des pages couleurs. Conforme à la réalité de l’industrie nippone, ces dernière revenant de manière irrégulière sont soit dans de superbes dégradés en couleurs directes, soit en bichromie autour de variations de rouge. Plus rien à voir donc avec cette dernière itération dite Full Color qui, à la différence de la colorisation d’un certain Akira, est bien à l’initiative de la Shûeisha. Ne reprenant pas la numérotation classique mais se regroupant par story-arc (ici L’enfance de Goku, plus tard Super Sayan ou Goku vs Cell…), cette réédition fut entamée en 2013 à la fois en version papier et diffusion numérique pour Dragon Ball Z avant d’être rejoint en 2016 par la reprise des premiers chapitres… Le tout bien entendu avec l’aval du créateur Akira Toryama. Si les collectionneurs invétérés se jetteront forcément dessus pour les associer à leurs volumes déjà acquis, la proposition reste plutôt aguichante pour les nouveaux venus ou ceux qui n’avaient pas encore franchis le pas, surtout qu’à la différence de l’éditeur japonais, Glénat va sortir les différents volumes dans l’ordre chronologique.
Mon premier Kamé hamé ha
Si on perd en cours de route quelques pages dotées d’une colorisation à l’ancienne (pleine de nuances), il faut reconnaitre que le trait alors déjà incroyablement maitrisé, rond et ferme, de Toriyama se prête à merveille à l’exercice, se donnant de superbes airs de dessins animé. La colorisation est effectivement entièrement numérique et donc très lisse, mais ne semble jamais bâclée avec un choix des teintes assez justes et des effets d’ombrages et de dégradés très soignés. Les planches ne sont jamais trahies ou bousculées, bien au contraire, la couleur venant appuyer le dynamisme de la mise en scène, le spectaculaire de l’action et surtout s’accorde joliment avec le ton joyeux et délirant, des premières heures. Car oui, quelques années avant de devenir un déluge de combats infinis entre récits de super-héros aux cheveux ébouriffés et jeux de baston ahurissant, Dragon Ball était une grande aventure bourrée de gags (parfois très poussifs, très portés « culottes » mais toujours gamins), de personnages farfelus (Maitre Kamé Sennin dit Tortue Géniale, le cochon Oolong et sa capacité à se transformer pendant 5 minutes, Yamcha et ses difficultés sentimentales…) et débordant d’idées à chaque pages (des capsules contenant des véhicules de toutes tailles aux fameuses Dragon Ball permettant d’invoquer Shenron). Tout de même plus sage que le précédent Dr Slump, premier gros succès de l’auteur, mais préservant ces airs enjoués et absurde, Dragon Ball marie ici à la perfection la relecture en mode parodie du fameux récit chinois La Pérégrination vers l’ouest avec un mélange de structures RPG et de grands récits d’action comedy hérités des classiques Hongkongais, de la saga Shaolin de la Shaw Brothers ou des pitreries irrésistibles de Jackie Chan.
Un régal encore et toujours, inventif, drôle et bourré d’énergie qui se déguste donc désormais aussi entièrement en version colorisée de haute qualité. Après justement, les goûts et les couleurs…