DONJONS & DRAGONS – L’HONNEUR DES VOLEURS : LA FÊTE DE LA LUNE

Dungeons & Dragons : Honor Amon Thieves – The Feast of the Moon – Etats-Unis – 2023
Genre : Aventure, Fantasy
Dessinateur : Eduardo Ferigato, Guillermo Sanna
Scénariste : Jeremy Lambert, Ellen Boener
Nombre de pages : 96 pages
Éditeur : Vestron Comics
Date de sortie : 8 décembre 2023
LE PITCH
Lorsque leur dernier casse se solde par un échec, Edgin et sa bande de voleurs se retrouvent bloqués dans une ville en état de siège ! Le roi des bandits et ses hommes de main extorquent les habitants depuis des années, mais rien n’est ce qu’il semble être et, alors que la fête de la Lune commence, un mal plus grand se profile à l’horizon. Edgin et ses compagnons – Forge, Holga et le sorcier Simon – promettent de les aider… mais tiendront-ils parole ? Ou bien les improbables héros abandonneront-ils les principes auxquels Edgin tenait tant ?
La chansonnette du barde
Sortie quelques semaines avant la distribution du long métrages L’Honneur des voleurs, le comic La Fête de la lune faisait partie d’un effort éditorial pour créer l’évènement autour du métrage et capitaliser sur un possible succès. Et succès, inattendu, il y a eu, mais la BD a dû attendre quelques mois avant de débarquer chez nous grâce à Vestron.
Certainement la vraie bonne surprise des blockbusters de l’année 2023, la relance de Donjons & Dragons, L’honneur des voleurs, reste un excellent divertissement, dont le second degré réussit à rendre un bel hommage à la vénérable licence dont il est tiré. Si pour l’instant beaucoup attendent l’annonce d’une suite, aux États-Unis la sortie du film en salle fut tout de même accompagné de quelques compléments officiels venant plus ou moins étoffer l’histoire principale. A commencer par deux romans intitulés Road to Neverwinter contant plus ou moins la rencontre d’Edgin et Holga avec Forge, et The Druid’s Call, consacré à la métamorphe Doric, mais aussi un TPB comics inédit, seul finalement à avoir eu les honneurs d’une traduction en France. Là aussi il est bien entendu question de jouer les chapitre préquelle avec l’arrivée de la petite bande dans un village harcelé par une bande de brigands. Bien entendu Edgin hésite entre aider ces pauvres gens, leurs voler leurs pièces d’or ou trouver un juste milieu entre les deux, et continue de s’étonner des multiples échecs de ses nombreux plans, des sortilèges de Simon qui tombent à l’eau, des reproches de sa famille et de la malhonnêteté de Forge.
Quêtes de chauffe
Une aventure parmi d’autres où le scénariste Jeremy Lambert (Buffy The Vampire Slayer, Hellmouth, Doom Patrol…) s’efforce d’installer déjà une partie de la dynamique du groupe, et surtout ses dysfonctionnements, mais ne propose pas vraiment un scénario des plus originaux et des plus excitants… même si on y croise une dracoliche. On a aussi connu le dessinateur Eduardo Ferigato (Radiant Black, The Last Phantom…) un peu plus inspiré, donnant à l’ensemble un coté plutôt dynamique et coloré, mais n’essayant jamais vraiment de retrouver les traits ou les attitudes des acteurs qui incarnent les personnages à l’écran. Cependant, La fête de la lune est complétée par un récit bonus, beaucoup plus court, et cette fois-ci consacré au paladin Xenk et qui raconte comment il est entré en possession du fameux Heaume de disjonction et surtout comment il a réussi à le dissimuler au cœur de la terre. Une armée d’Illithid toujours prêts à transformer leurs victimes en esclaves, deux lutins espiègles et beaucoup d’héroïsme auréolent cette sympathique anecdote de quelques petites notes d’humour plutôt plaisantes. La trame d’Ellen Boener se montre élégamment modeste et les planches de Guillermo Sanna (H.P. Lovecraft : Kadath l’inconnu) font pour le coup parfaitement le job avec une belle énergie et une petite touche Mignola des débuts.
Même si la seconde historiette rattrape plutôt bien le coup, il faut reconnaitre que ce volume spécial, conçu essentiellement comme un produit dérivé du film, n’y apporte pas grand-chose (les éclairages sont vraiment anecdotiques) et n’ont pas vraiment la place de trouver leur propre voie. A réserver aux inconditionnels du film.