Diffusée en France à partir de Noël 1986 sous le titre du Sourire du Dragon, l’adaptation animée du jeu de rôle Donjons & Dragons (ou D&D pour les intimes) racontait comment six adolescents qui participaient innocemment à une attraction de fête foraine se retrouvaient propulsés dans le célèbre monde fantastique. Chacun avec leurs pouvoirs et accessoires (le magicien et son chapeau à malice, le barbare et sa massue, le paladin et son bouclier, la guerrière acrobate et son bâton, l’archer et la voleuse à la cape qui rend invisible) devaient dès lors trouver un moyen de rentrer chez eux tout en combattant les hordes de monstres dirigées par le vilain Vengeur rêvant de s’emparer de leurs artefacts. Trois saisons pour 27 épisodes qui firent le bonheur des petits téléspectateurs des Saturday Morning Adventures aux USA et de Récré A2 en France, mais qui n’eut pas le temps de produite ses épisodes finaux et conclure son histoire. Quarante ans plus tard, la petite troupe est donc d’une certaine façon toujours coincée là-bas ce qui donne l’occasion à David Booher (All-New Firefly) et Sam Maggs (Star Trek Picard’s Academy) de leur imaginer une nouvelle aventure inédite. Surtout qu’avec le temps seul le « leader » Hank semble véritablement décidé à rentrer chez lui, les autres avouant avoir trouvé plus ou moins leurs bonheurs sur ces terres de légendes. On les comprend un peu.

6 dés de 8

Pas trop le temps de tergiverser cela dit, puisque apparait tout aussi rapidement une nouvelle menace, d’étranges méduses noires volantes, et un portail qui les fait apparaitre à Eausombre (les amateurs des Royaumes oubliés apprécieront). Rapidement enfermés dans une vaste demeure en compagnie d’une entité maléfique, il vont de nouveau devoir utiliser toutes leurs capacités et leur sagacité pour vaincre le mal et venir à bout, entres autres d’un cube gélatineux ou d’un Tyrannoeil. Les petits clins d’œil aux codes et à l’univers du jeu de rôle ne manquent pas, mais cette courte aventure en quatre chapitres est surtout une façon de renouer avec d’anciens copains, de se re-familiariser avec leurs caractères (facétieux, bougeons, maladroits…) et de redynamiser légèrement une formule qui, il faut bien l’avouer, avait vite tendance à se répéter dans le dessin animé. Petite preuve de la volonté de moderniser gentiment la formule, la prestation graphique de George Kambadais (Gargoyles, The Flash…) ne joue jamais la carte de la simple nostalgie comme c’est le cas de la couverture du volume, mais apporte un style rafraîchi, dynamique et pétillant… Plus ou moins l’esthétique que pourrait avoir la série si elle était produite aujourd’hui.

Sans prétention de bouleverser la marque Le Sourire du dragon, mais sans se contenter non plus de calquer l’esprit rétro d’origine, cette petite aventure est particulièrement sympathique, dotée d’un bon dosage entre l’action et l’humour, entre la comédie teen et la pure Fantasy. Et pour ceux qui se demandaient : il y a bien un donjon… et un dragon.