DOCTOR WHO – IL ÉTAIT UNE FOIS UN SEIGNEUR DU TEMPS
Doctor Who : Once Upon A Time A Timelord – Royaume-Uni – 2023
Genre : Science-Fiction
Dessinateur : Christopher Jones, Matthew Dow Smith, Mike Collins
Scénariste : Dan Slott
Nombre de pages : 80 pages
Éditeur : Black River
Date de sortie : 11 avril 2024
LE PITCH
Martha Jones, la compagne de voyage du Docteur a été capturée par les effroyables Pyromeths, et son seul espoir de survie est de les distraire en leur contant trois histoires sensationnelles du Docteur, affrontant ses ennemis les plus meurtriers.
60 ans d’histoires
Le docteur revient enfin en librairie en France. Après un passage confidentiel chez French Eyes Comics, puis une tentative plus vaste chez Akileos, c’est le jeune éditeur Black River qui se lance dans cette aventure à travers le temps et l’espace. Et pour ouvrir le bal, quoi de mieux qu’un épisode spécial publié initialement pour le 60eme anniversaire et imaginé par le talentueux Dan Slott ?
En sommes pas n’importe qui puisqu’il fait partie depuis une vingtaine d’années des scénaristes les plus plébiscités de Marvel entre ses runs mémorables de She-hulk, Fantastic Four ou de The Amazing Spider-man… mais aussi sur Silver Surfer. Un passage remarqué aux cotés de Mike Allred aux dessins, dans lequel l’auteur offrait une acolyte humaine au fameux voyageur du cosmos avant de les projeter dans des aventures délirantes et parfois surréalistes devant énormément à la vénérable série de la BBC. Rien d’étonnant, Dan Slott est depuis son enfance, et la découverte de ses premiers épisodes sur la télé de mamie, un authentique accro de Doctor Who, réputé pour collectionner les selfies avec les icônes du show sur tous les salons où ils se déplace. Bref, un geek, un vrai, qui connait son Doctor Who sur le bout des doigts et qui ne peut s’empêcher (en même temps pourquoi se priver ?) de faire apparaitre dans ses pages des dizaines de vieux ennemis, ancienne et nouvelle génération, mais aussi d’ouvrir son one-shot par une excellente double page traversant le temps et les incarnations du docteur, pour mettre brillamment en place le nouvel ennemi de l’album : les Pyromèths. Des créatures contres lesquelles le Docteur a toujours mis en garde ses compagnons, et qui se nourrissent uniquement d’histoires, kidnappant le conteur, le plaçant devant un feu et l’obligeant a épuiser son imaginaire jusqu’à la mort. Ici c’est Martha Jones (telle que vue dans la 3ème saison) qui en fait les frais et qui nous raconte alors l’une des grandes aventures de ce héros infaillible, prenant les traits du 10eme et donc de David Tennant, sur les traces de la chose la plus précieuse « chose » de l’univers.
Le conte d’un voyageur temporel
Entre explorations archéologiques à la Indiana Jones, pèche au (très) gros en compagnie des Sycorax et visite du royaume des morts à dos de loup-garou, le récit évoque autant tout le potentiel du personnage et de son univers, son long historique, que sa nature profonde. C’est carrément bien vu, avec au passage une conclusion twist bien amenée et qui rappellera forcément les grands moments de la première ère de Russell T. Davies. Dan Slott fait un joli cadeau aux fans, s’assurant au passage la collaboration de deux illustrateurs rompus à la licence, Christopher Jones et Matthew Dow Smith (pour les passages racontés) et que l’on avait déjà croisé respectivement sur The Third Doctor et la série de 2011 chez IDW. Chacun à leur manière, très réaliste pour le premier, plus stylisé pour le second, capturent à merveille les attitudes des personnages et l’esprit de la série.
Comme en Angleterre, la lecture est complétée par un épisode bonus d’une dizaine de pages permettant cette fois de retrouver le 9eme Docteur (Christopher Ecleston) et Rose (Billie Piper) aux prises avec les kitchs Terileptil (échappés d’un épisode des années 80), et ayant quelques soucis avec le champ de traduction du Tardis. Là encore l’humour et la fantaisie priment avec à nouveau un instantané très réussi du ton très particulier de la première saison, qui plus est mis en valeur par les planches rafraichissantes de Mike Collins (un vétéran vu sur Miracleman, Judge Dredd et Spelljammer).
Retour en force, et en qualité, donc pour Doctor Who en BD en France avec ce premier volume inventif et soigné, et qui donne surtout un excellent aperçu de ce que pourrait donner une véritable série concoctée par Dan Slott. On ne sait pas encore ce que Black River prépare pour la suite, mais on l’attend de pied ferme.