DIABLOMACHIA T.1
France, Italie – 2022
Genre : Fantastique
Scénariste : Da Hosoi
Illustrateur : Da Hosoi
Éditeur : Glénat
Pages : 192 pages
Date de Sortie : 05 janvier 2022
LE PITCH
Neve est un invocateur qui coule des jours heureux avec de gentils démons. Sa mission : les invoquer sur Terre car ils sont harcelés en Enfer pour leur nature bienveillante. Mais ce stratagème est vu d’un mauvais œil par les autres démons qui vont tenter de s’infiltrer dans leur refuge pour le réduire à néant. Neve va devoir se battre pour préserver ce qui lui est cher en utilisant d’étranges et puissants nouveaux pouvoirs. Cependant, il est loin de se douter que ce combat va remettre en question toutes ses certitudes…
Little Monsters
Toutes les publications estampillées Manga ne viennent plus depuis longtemps uniquement du Japon, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Italien d’origine mais nippon dans l’âme Da Hosoi propose ainsi Diablomachina, un shonen Canada Dry, au goût loin d’être déplaisant.
Devançant désormais d’une bonne tête les ventes de BD traditionnelles et les comics, le manga fait depuis longtemps de l’œil aux auteurs européens, eux-mêmes nourris au biberon du shonen. D’où l’apparition récurrente de « faux manga », séries n’ayant aucunement mûris dans l’esprit d’un authentique japonais et connus le cheminement éditorial classique de l’archipel. Le manga est-il une question d’origine géographique ou une manière d’aborder la bande dessiné, un type de narration, un format ? Produit par l’éditeur français Glénat mais confié à un auteur italien, Diablomachia vient tranquillement apporter sa petite pierre à la réflexion. Encore inconnu par chez nous, le jeune auteur Da Hosoi n’en est pas à son coup d’essai dans son propre pays et apparaît ici comme un artiste déjà aguerrie. S’il se cache sous un pseudo japonisant, ce n’est pas uniquement pour la forme, mais bien parce que tout dans son travail déborde d’une passion certaine pour le manga et d’une compréhension profonde de ses caractéristiques.
Tête à cornes
Clairement, sans information préalable, Diablomachia passerait aisément pour un pur produit de l’archipel : ses jolies planches noirs et blancs au découpage très efficace, ses designs expressifs, ronds et vifs ne sont pas sans rappeler le succesfull My Hero Academia, sa gestion des trames est exemplaire… Une partie visuelle très agréable et dynamique qui complète une vraie légèreté dans l’écriture. De nombreuses notes d’humour viennent ainsi émailler les premières aventure de Neve, jeune garçon recueilli par les démons qu’il a invoqué par inadvertance. Des démons pro-humains, plus gaffeurs que violents et attachés au jeune garçon et qui sont eux-mêmes poursuivis par les autorités de leur propre dimension. A force de proximité avec ces créatures Neve a semble-t-il arrêté de vieillir, et se découvrira même par la suite quelques pouvoirs démoniaques à même de protéger ses camarades. Un nouveau récit initiatique, des ennemis colossaux et destructeurs qui sont autant d’occasion pour le jeune héros de grandir en puissance, de s’affirmer, de se découvrir un courage inattendu, de rencontrer de nouveau camarades de route (humain cette fois-ci) … et tout simplement de mûrir. Du grand classique shonen, mais une fois encore rondement mené avec un petit potentiel dramatique qui mérite d’aller plus avant, qui font de Diablomachina une bonne petite surprise. Cela ne va pas changer la face du manga (donc oui ça en est un) mais cela permet de passer un bon moment.