DEAD FLAG T.1
デッド・フラッグ – Japon – 2020
Genre : Survival
Scénariste : Holico
Illustrateur : Jun Nishikawa
Éditeur : Soleil
Pages : 256 pages
Date de Sortie : 22 juin 2022
LE PITCH
Un matin comme les autres, dans un lycée comme les autres… Jusqu’au jour où un bateau pirate fait son apparition flottant au milieu de l’école. Démarre alors le jeu sanglant du « Dead Flag ». Piller, détruire et exterminer seront les clés pour obtenir un maximum de points et rester en vie. Seuls ceux sans pitié seront récompensés. Bienvenue dans le jeu mortel des pirates !
« Il était un petit navire… »
Battle Royale continue de faire des émules et voici Dead Flag énième survival lycéen à coups de trahisons et de meurtres brutaux. Sauf qu’ici, il est aussi question de pirates, de flibustiers, de pillages et d’un gigantesque navire volant qui surplombe l’établissement scolaire.
Si le genre du survival teen n’a pas l’air de vouloir s’essouffler en termes de production et de ventes, il faut reconnaître que les auteurs ont parfois bien du mal à trouver leur petite originalité. Imaginé par l’auteur Holico, Dead Flag provient de ses douloureux souvenirs de jeunesse, les cours passés à regarder par la fenêtre et à imaginer un navire de pirates traverser le ciel. De son désamour du monde scolaire il tire donc ce nouveau pitch obligeant tous les élèves d’un lycée à participer à un jeu de massacre délirant sur le thème de la piraterie et où chaque exaction, du simple vol à l’agression sans oublier les meurtres gratuits et autres sévices, font gagner des points et augmenter la cote du joueur. L’enjeu ? Faire partie des 13 premiers à l’issu des dix jours de l’expérience. Bien entendu l’improbable et le fantastique viennent se mêler au récit, les élèves devenant invisibles aux adultes des lieux, les forces de polices appelées à la rescousse se transformant en assassins sans pitié par l’action d’un étrange parasite et les cadavres disparaissant systématiquement sous les mandibules d’une vague de crabes affamés. Et la mascotte de l’aventure, Gold Rich, figure SD d’apparence mignonnette mais d’autant plus perturbante, n’est pas sans rappeler le célèbre panda sadique des Danganronpa.
Massacre en haute mer
D’ailleurs le manga ressemble bien souvent à la saga de jeux vidéo, mêlant d’une même façon un designs volontairement classique, doux et proche d’une comédie shonen, avec des débordements graphiques extrêmement violents, gores et malsains. Le trait de Jun Nishikawa ressemble à beaucoup d’autres, mais il faut reconnaître au dessinateur un découpage très efficace, une caractérisation bien brossée et des cadavres qui ne lésinent pas sur les détails anatomiques scabreux. De quoi donner une bonne impulsion à cette courte série en quatre volumes, qui pour l’instant ménage parfaitement ses effets en laissant l’origine du Dead Flag hors champs (en dehors d’une scène très bizarre avec des cranes parlants), égrainant les règles et les trappes à rythme régulier et surtout laissant à ses personnages le soin de se présenter aux lecteurs. On trouve bien entendu le jeune Tento courageux et bourré de bonnes intentions qui va tenter de contrer le jeu et de sauver un maximum de camarades, sa meilleurs amie (et plus si affinités) Yuni qui semble offrir sa confiance un peu trop rapidement, une tueuse qui a semble-t-il déjà survécu à une partie, mais aussi d’autres élèves, délégués autoritaires, reines de popularité, délinquants reconnus, qui se prêtent un peu trop rapidement au jeu tandis que les autres se laissent emporter par la panique. Rien de bien nouveau au pays du soleil levant, mais en esquivant distraitement les habituels grands élans d’amitiés, les dialogues naïfs et les sempiternels flashbacks venant expliciter, ou excuser, le comportement des personnages, ce premier tome ne se contente pas de suivre le courant, il souque ferme.