DC VAMPIRES T.1
DC vs Vampires #1-6 + DC vs. Vampires: Hunters #1 + DC vs. Vampires: Killers #1- États-Unis – 2022
Genre : Super-héros, Fantastique
Dessinateur : Otto Schmidt, Simone di Meo
Scénariste : James Tynion IV, Matthew Rosenberg
Nombre de pages : 208 pages
Éditeur : Urban Comics
Date de sortie : 07 avril 2023
LE PITCH
À la veille de la réincarnation sur Terre de l’avatar de Nabu, Wesley Dodds, Sandman historique, perd la vie contre Mordru, sombre sorcier cherchant à assassiner les élus susceptibles d’accueillir l’esprit du Seigneur de l’Ordre. Face à cette nouvelle épreuve, Black Canary, Starman ou encore Hourman se joignent aux vétérans Alan Scott et Jay Garrick pour former la nouvelle incarnation de la Société de Justice. Hormis Mordru, la nouvelle équipe trouvera sur son chemin l’implacable Black Adam, le culte terroriste Kobra, et le manipulateur de réalité Extant. L’occasion pour les membres de cette nouvelle JSA de se rappeler les liens quasi familiaux qui firent de l’équipe l’une des plus soudées de l’histoire des héros des années 1940.
Super-vampy
En 2019 DC jouait, un peu tardivement face au concurrent Marvel, avec le principe de l’invasion zombie massacrant plus ou moins l’ensemble des grandes figures de l’éditeur. Un carnage dont voici le pendant vampirique avec le bien nommé DC vs. Vampires. Les têtes vont à nouveau tomber, mais le suceur de sang reste tout de même une créature un poil plus cérébrale et capable d’ironie.
Avec DCseased Tom Taylor avait opté pour un premier degré destructeur, dépeignant une apocalypse en putréfaction et scrutant avec une certaine ferveur les excès alimentaires du mort-vivant, qui plus est doté de super-pouvoir. Pour DC vs Vampires, James Tynion IV (The Nice House on the Lake, Something os Killing The Children…) qui verse clairement de plus en plus dans l’horreur, et Matthew Rosenberg (The Joker presents : A Puzzle Box) tendent plus volontier vers les accents d’une épouvante bis, restant assez mesuré sur les effets sanguinolents, les atmosphères éprouvantes, lui préférant un humour noir omniprésent et une atmosphère de paranoïa bien distillée. Car dans ce premier volume français qui regroupe la première moitié de la maxi-série, l’invasion vampirique se fait lentement et insidieusement. La reine des vampires est tombée, et la paix qu’elle avait instauré avec les humains n’est plus d’actualité. Certains sont déjà morts ou disparus, aussi bien du coté des bons que des vilains, mais seuls quelques super-héros s’en inquiètent. Dès les premières pages cependant, le fait que Green Lantern soit passé du côté obscur soit exposé sans détour, tout comme sa cruauté, instaure forcément une menace omniprésente qui pèse sur les autres membres de la Justice League (les plus grands de tous) et par ricochet sur le reste de la communauté costumée.
Rhésus positif
La prise de contrôle du monde par les vampires semble inéluctable et forcément Batman, accompagné de sa petite famille mais aussi de l’incorruptible Green Arrow, enquête et tente de remonter le fil jusqu’à l’identité du Maitre vampire qui orchestre tout cela. Classique soit, mais parfaitement construit tout du long avec de multiples fausses pistes toujours convaincantes et un sentiment d’impuissance grandissante au fur et à mesure que les plus braves de transforment à leur tour… ou sont transformé en smoothie. D’autant plus marquant et tendu que DC vs. Vampires se déroule hors chronologie classique, sur une de ces terres parallèles, qui ressemble quelques peu à celui de DC actuellement mais sans les limites que cela induit. Une ambiance sombre, plutôt gothique, bien cruelle, mais qui quête l’efficacité du crossover bourré d’action, donnant l’occasion au très dynamique, même si un peu inégal, Otto Schmidt (Green Harrow, Hawkeye Freefall), de traverser l’univers de DC, des lumières de Metropolis aux ombres de Gotham, des grandes légendes aux second couteaux plus obscurs, avec un plaisir constant et palpable. Malgré l’exposition d’un combat perdu d’avance, et de la perte dramatique de certains de nos personnages préférés (on ne dira pas lesquels) l’album est étrangement fun. Ce dernier se conclut d’ailleurs par deux récits supplémentaires, Hunters et Killers, rédigés par Matthew Rosenberg et illustrés par Neil Googe, Mike Bowden et Eduardo Mello aux styles plus cartoony. Mettant en avant Damian Wayne et Harley Queen (qui est une nouvelle fois du bon côté…) dans le monde d’après, tentant de survivre dans un royaume de vampires et de préparer la résistance, qui sera sans doute au centre du tome 2 à venir.